De toutes les personnalités de la région belleysanne, Loulou Gusméroli est sans doute la plus connue et reconnue… Et cela à trois niveaux, ce qui est rare, soulignant ainsi la richesse du personnage : professionnellement, sportivement et médiatiquement !
Commençons par celui qui caractérise les enfants nés de l’immigration italienne, espagnole, portugaise, polonaise.. d’après-guerre : la volonté de sortir de la pauvreté par le travail.
La famille Gusméroli pour cela en est un bel exemple. Loulou, comme tout le monde l’appelle, fils de maçon et bon élève, entre tout d’abord dans les établissements du pépiniériste et fleuriste Genevrey à Belley.
Très vite, il ouvre à Hauteville une droguerie-parfumerie et cela durant cinq années. Mais il a la nostalgie de Belley, et il tiendra un temps, place des Fours, le café à la suite de Mosé Vistalli.
C’est alors qu’ayant appris toutes les ficelles du métier du bâtiment, il crée son entreprise de plâtrerie, peinture et décoration.
Oh, les débuts sont modestes, mais il emploiera plus tard jusqu’à 17 employés !
Entreprise florissante qu’il dirigera 45 ans. On lui doit entre autres sur Belley les travaux du tribunal, de l’école de musique, du Palais épiscopal, de la salle des fêtes… en somme difficile de trouver un chantier important jusqu’en Savoie sans que son entreprise soit présente.
Deuxième facette de ses passions : son nom est lié à la grande aventure du foot belleysan. Il joue dès qu’il a 15 ans. Il fait son armée à Satonnais avec des joueurs lyonnais, il fait même des essais à l’OL…
A son retour, il entre au sein de l’équipe belleysanne comme gardien de but à la belle époque, au temps des grands derbys. Pour ces rencontres, entre 1400 et 1800 spectateurs remplissent les stades de Culoz, Bellegarde, Belley…
Là, nous retrouvons des noms comme celui de Décroze, d’Astier, de Dorel, de son frère Alex… Ils seront champions de district, joueront en promotion d’honneur.
Troisième volet de cette saga le concernant : le domaine artistique. Oui, car le physique de Loulou, n’est pas anodin : très bel homme, son fasciés en impose jusqu’à attirer l’attention d’un grand de la télévision : Philippe Bouvard.
L’émission que ce dernier animait en ce temps passait le samedi soir et présentait des sosies de personnalités mondialement connues.
Et Loulou fut retenu comme sosie de Charles Bronson, ce qui n’est pas rien !
Et un soir toute la région belleysanne suivit avec fierté et joie le passage sur le petit écran de Loulou, alias Charles Bronson, en compagnie de la Reine d’Angleterre, de Mireille Mathieu, de Zanini et j’en passe. Qu’on s’imagine un peu le succès des acteurs de cette émission déambulant au cœur de Paris après l’émission : la Reine d’Angleterre en compagnie de Charles Bronson !
Le triomphe fut grand et les amis de Loulou placardèrent même sur les murs de Belley la photo accompagnant cet article.
Cette belle histoire aurait pu avoir une suite car Loulou fut pressenti pour tourner dans un film où interviendraient des sosies de « Grands ».
Mais des ennuis de santé touchant le producteur mirent fin à ce projet.
De toute façon, Loulou avait charge d’âme et il choisit son entreprise et ses employés : un chef désormais auréolé du prestige d’avoir été admiré par la France entière…
Voilà, qui dit mieux ? Une vie comme une belle aventure marquée du sceau de la chance et de la réussite certes, mais aussi par celui du travail, de l’optimisme et de l’humour.
Un beau cocktail, n’est-ce pas ?
M. B.