Certains d’entre vous se rappellent surement du Père Chalande, l’ancêtre de notre Père Noël actuel, qui visitait les maisons savoyardes, dauphinoises et genevoises.
Bien avant la naissance de notre Père Noël actuel, son ancêtre, le Père Chalande était chargé de s’occuper des enfants de la région. Et oui, à l’époque, chaque région ou pays avait son vieux barbu, protecteur des enfants, qui assurait la visite de l’ensemble des foyers de son territoire. C’était bien avant notre Père Noël, hyper dynamique et assisté d’une ribambelle de lutins pour l’assister dans sa tournée!
Pour ceux qui ont eu la chance de le croiser un jour, les souvenirs sont flous. Pour certains, il ressemblait à Saint-Nicolas; pour d’autres, c’était un vieux monsieur avec un chapeau pointu et une barbe de paille. Et, à cette époque, point de smartphone pour prendre une photo sur le vif au pied de la cheminée…
En arpitan, ancienne langue régionale, ‘chalande’ de l’ancien français chalandas signifie tout simplement Noël. Dans le dictionnaire savoyard de Constantin et Desormaux de 1902, la définition de chalande est la suivante : « personne travestie en vieillard qui adresse une allocution aux enfants réunis autour de l’arbre de Noël ».
Pour fêter dignement le Noël d’antan, une tronche (une bûche en patois savoyard), creusée et remplie de noix et de châtaignes, était disposée dans la cheminée. Quand elle commençait à être bien noircie, les enfants se régalaient de son contenu.
Et puis, les rézules (rissoles ou rzules), les petits beignets savoyards à la compote, étaient incontournables pour terminer le repas de Noël en beauté, en attendant l’arrivée du Père Chalande.
Lise Boisselier
Lorsque les enfants avaient la chance de le rencontrer, il était d’usage d’entonner une chanson à son arrivée dont certains se souviennent encore :
Chalande est venu
Son chapeau pointu
Sa barbe de paille
Cassons les anailles (noisettes)
Mangeons du pain blanc
Jusqu’à Nouvel An.
Il monte dans sa chambre
Il trouve une orange
Il la pluche
Il la mange
On l’appelle le petit gourmand.
Il descend les escaliers
Il se casse le bout du nez
Il va chez le cordonnier
Se faire mettre une pièce au nez
Quand il est malade
Il mange de la salade
Quand il est guéri
Il mange des souris
Toutes pourries !
Très digest comme menu de Noël.mais aujourd’huiunchaland,est unclient