Trente huit Contrevolates rassemblées ce samedi 7 mars pour célébrer… la journée de la femme avec un jour d’avance ? Non, mais la Sainte Agathe, patronne des nourrices, renouant ainsi avec une tradition abandonnée depuis près de vingt ans : réunir les femmes du village pour festoyer le temps d’un après-midi.
La Légende Dorée de Jacques de Voragine relate qu’Agathe fut une noble vierge sicilienne dotée d’une merveilleuse beauté. Poursuivie par Quininciano, Consul de Sicile, elle subit un martyre dont l’épisode le plus célèbre est celui où on lui tordit puis trancha les seins. L’iconographie a fixé l’image somptueuse de sainte Agathe les portant sur un plateau d’argent. Traditionnellement, des ex-voto en forme de sein lui sont offerts par les femmes pour compenser sa mutilation.
Mais la légende raconte aussi que « Le jour de la Sainte Agathe, les femmes ne peuvent travailler et moins encore laver ou pétrir ». Ainsi, dans de nombreux villages, les femmes avaient pour habitude de se réunir le 5 février autour d’un grand repas, de chanter et danser jusqu’au soir. Gare à la gente masculine qui aurait eu la mauvaise idée de venir les déranger…
L’idée a germé un jour à l’heure du thé. Autour de Monique Carlo, elles sont cinq à avoir relevé le défi de mobiliser les femmes du village pour renouer avec cette tradition. Des flyers imprimés par la municipalité ont ainsi été distribués dans toutes les maisons où vit une femme. Et le résultat fut probant… 38 d’entre elles ont répondu à l’appel ! Des femmes d’âges et d’horizons différents, un peu intimidées au départ, mais qui, le temps d’un repas, ont savouré ces moments si rares où l’on prend le temps de « vivre ensemble ». Une belle énergie que Monique Carlo ne compte pas laisser filer : « dès le 5 avril, les « féminines » se retrouveront pour la randonnée des « 11 km de Contrevoz », ainsi que le 26 juillet pour un pique-nique à la chapelle Ste Anne ». Un bon début assurément…
Fabienne Bouchage