Nul ne songerait à nier le rôle essentiel de l’enseignement face au tournant que vit la société d’aujourd’hui. A côté de son rôle premier de transmission des savoirs, elle participe pour une large part à la cohésion sociale, colmatant à travers les efforts des enseignants les déchirures engendrées par un monde où beaucoup de nos beaux idéaux battent de l’aile.

Par bonheur, il nous reste l’humour léger face aux lourdeurs et aux inconséquences d’aujourd’hui.

La novlangue gagne aussi l’éducation nationale… (« La novlangue » est le titre d’un pamphlet publié par le peintre-écrivain belleysan Alain Vollaire sur la façon snobinarde de s’exprimer pour être dans l’air du temps).

Un ballon devient « le référentiel bondissant »… Une course à pied : « créer de la vitesse, l’utiliser pour réaliser une performance mesurée dans un milieu standardisé »… Ne dites plus nager mais
« traverser l’eau avec le moins de résistance en équilibre horizontal avec immersion ».
D’où des façons de s’exprimer conseillées par exemple en cas de bagarres d’élèves : « j’ai surpris deux élèves en train de s’imposer une domination corporelle symbolique et non codifiée »…
Poussons l’humour un peu plus loin en revenant au certificat d’études d’antan des années 1920. C’était un temps où un chat s’appelait un chat… Bien entendu, nous ne sombrons pas dans la caricature ambiante car il est évident que la somme de connaissances un siècle après ce « certif » a été multipliée par mille et que les jeunes du début du siècle passé seraient déroutés face aux nouvelles technologies et aux valeurs émergentes positives.
Un pays qui perd la foi en sa jeunesse n’a guère d’avenir devant lui…

Bon voilà l’épreuve de math du certificat d’études en 1923. Ne pas oublier que ces élèves avaient 13 ou 14 ans… Cinq fautes « graves » sur la dictée parfois digne de Pivot étaient éliminatrices…

« Un vieillard laisse en mourant sa fortune à trois neveux. Le premier doit recevoir le quart, le second en recevra le cinquième, le dernier recevra le reste, mais il devra donner la moitié de sa part à l’hôpital. L’hôpital recevant 11000 franc, trouver la fortune du vieillard et la part de chacun des neveux ».
A vos stylos, la calculette n’existait pas alors !

Michel Bigoni

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