Il suffit d’engager une discussion sur les fêtes communales, le plus souvent celles des fêtes du four, pour retomber sur les mêmes constatations : « Il n’y a plus personne pour prendre la suite ! ». Ce qui veut dire en gros que nombre de ces festivités se sont éteintes sans que les jeunes ne reprennent la relève.
Songeons à Ambléon, Crapéou, parmi les plus célèbres disparues. Il est vrai que la lassitude puisse gagner les « anciens ». C’est une implication énorme, une responsabilité certaine, mais quel bonheur comme à Marignieu, Pollieu, Saint-Champ, Peyrieu… quand des centaines de repas sont servis le samedi soir et que l’ambiance est aux retrouvailles !
C’est la vie même de notre terroir qui est en jeu. Lorsque ces fêtes qui prônent la continuité de nos traditions n’existeront plus, et que nos seuls divertissements seront vouées à la télé devant « Touche pas à mon poste », alors là, un pas de plus sera franchi vers l’infantilisation de nos consciences.
En mai, une fête du four en Bas-Bugey a été annulée parce que le responsable principal de celle-ci s’est trouvé momentanément immobilisé !
Alors que faire ?
Devoir de mémoire, vous connaissez ? Oui, c’est le leitmotiv actuel de l’éducation nationale, avec juste raison d’ailleurs. Mais ce devoir de mémoire touche aussi la vie de nos communes, celle de nos prédécesseurs.
Comment faire fonctionner un four communal ?
Oh certes, ce n’est pas un sujet à la mode dans les bureaux des ministères parisiens, plus concernés à réfléchir à nous taxer toujours plus, qu’à encourager la survie de nos traditions… et l’attachement des jeunes à leur terroir.
Les plus anciens sont prêts à assumer ce rôle d’enseignant, et les jeunes de plus en plus se tourneront vers leurs racines parce que sans elles, ils seront les jouets d’une mondialisation qui les réduira à n’être que des points sur un échiquier monétaire.
On mondialise, on mondialise et l’on met au placard « la place du village » sur télé Mont-Blanc et des milliers de spectateurs se révoltent.
Symptomatique, non ?
Michel Bigoni