En fonction depuis le 13 juin dernier, Stéphanie Pernod-Beaudon a pris la succession d’Etienne Blanc dans la troisième circonscription de l’Ain.
Présente aux Entretiens de Belley, elle évoque cet événement et donne son point de vue sur des thèmes importants.
Madame la députée, vous étiez présente aux Entretiens de Belley, quel est votre sentiment sur cette manifestation, 30 ans après sa création ?
« Je pense que les Entretiens de Belley ont une réelle importance pour le Bugey. Il est nécessaire, encore aujourd’hui, de faire découvrir Brillat-Savarin, un précurseur de la mise en valeur de la gastronomie française. Le Bugey est particulièrement adapté à la mise en avant de l’excellence de la cuisine et des produits du terroir. Aujourd’hui, le point fort des Entretiens de Belley reste le buffet en soirée qui réunit tout de même 1500 personnes sur la Place des Terreaux pour apprécier les produits locaux. Parmi les axes d’amélioration pour les années à venir, je pense qu’il serait judicieux de mettre en avant la notion d’excellence de la gastronomie française avec, pourquoi pas, la présence accrue de chefs étoilés ou un concours de cuisine.
Vous avez été enseignante, que pensez-vous du fonctionnement de l’Education Nationale aujourd’hui ?
Je suis très critique sur notre incapacité à constater que nous avons pris des décisions funestes telles que promouvoir 80% de taux de réussite au baccalauréat, favoriser les voies généralistes au détriment de la professionnalisation et de l’alternance, mettre en place des politiques de raccrochage d’élèves en rupture au lieu de s’interroger sur les problématiques d’orientation dès le collège. Je ne remets pas en cause le travail des enseignants mais le système est resté sur un fonctionnement d’un autre temps en occultant l’importance d’intégrer concrètement la future vie active dès le collège. Nous devrions réfléchir à donner la priorité aux compétences plutôt qu’à l’obtention des diplômes.
Etes-vous informée de la polémique autour des compteurs communicants, Linky et Gaspar, entre autres ? Si oui, quel est votre avis sur ce sujet ?
Je suis gênée par le fait que la machine remplace l’être humain. Cela entraîne la déresponsabilisation de chacun face à sa consommation. Ces nouveaux équipements, sous couvert de proposer à chaque foyer une facture au plus près de leur consommation réelle, vont à l’encontre de la notion de conseil pour économiser l’énergie. »
Propos recueillis par Lise Boisselier