De retour d’une grande et belle aventure, Edith Diziain, assistante de direction à la Maison Saint-Anthelme à Belley, nous reçoit plus à la recherche d’un instant de partage que d’un banal interview.
L’aventure est une fonction en elle aussi importante que la respiration, son besoin surgit lorsque lassée par les répétitions quotidiennes et la morosité ambiante, elle « lâche » tout et prend l’avion…
Déjà, il y a trente ans, elle part vivre au bout du monde durant deux ans, sans eau, sans électricité…
Et puis, du premier décembre 2016 à février de cette année, elle se fixe une mission, disons humanitaire, en rejoignant Atak Pamé, deuxième ville du Togo. La raison d’être de ce périple, outre les motifs exposés plus haut, c’est de se joindre à une équipe pédagogique et médicale pour leur enseigner une méthode de communication nouvelle en faveur des enfants sourds.
La beauté du partage
Le Togo, reste un pays très en retard (hors capitale), route cabossée, de sable, boutiques délabrées, beaucoup de misère… Mais, car il y a un « mais », les sourires fleurissent de partout, la foi y est intense, qu’elle s’inspire des différentes religions ou de l’animisme. Et puis, la richesse au niveau des échanges humains ne peut se raconter. Quelle joie devant cette petite fille, sourde qui pour la première fois grâce à Édith prononce les mots : « Papa, maman » !
Il ne faut pas s’imaginer que l’apport ne se situe que dans un sens, ce genre d’action au loin se place au niveau d’un partage ouvert, car bien malin celui qui pourrait évaluer qui apporte le plus à l’autre?
Le retour…
De retour de ce séjour où chaque jour fournit sa charge d’aventures, de surprises plus ou moins agréables, de contentements aussi, Edith enrichie par ce « choc des cultures » regarde nos pays « prospères » avec un certain malaise :
« Comment se plaindre ici !
Où se situe la vraie richesse, est-ce vraiment dans une consommation à outrance, sans âme et sans repère profond ?
Je ne le crois pas ».
Michel Bigoni