La France est le 3e producteur mondial de chênes et le premier en Europe. Mais cet arbre aux précieux usages comme les parquets et les tonneaux a le vent en poupe dans le monde entier et particulièrement en Chine… 25 à 30% des chênes récoltés en France partent ainsi à l’étranger pour y être transformés.
Vous aurez compris que si bon nombre de pays protègent leurs chênes de l’exportation, la France les laisse fuir bien loin de leurs augustes forêts. Les scieries françaises tournent donc à 65% de leurs possibilités. Et puis les prix flambent jusqu’à atteindre parfois sur pied une valeur de 400 euros le m3 (un arbre de cent ans atteint généralement plus de 2 m3).
Autant dire que les tronçonneuses privées se déchaînent, souvent sans l’autorisation des mairies lorsqu’un arbre empiète sur la structure d’un chemin communal comme le bas-côté.
A l’heure où le livre “La vie secrète des arbres” de Peter Wohlleben se vend à des millions d’exemplaires nous sacrifions les plus beaux au dieu de l’argent. Bien sûr, les forêts doivent être entretenues, renouvelées, les arbres « usés » parfois dangereux abattus, l’ONF accomplit cette mission avec sagesse et passion.
Que les propriétaires de grands chênes comme beaucoup d’entre eux d’ailleurs, acquièrent le sens de leurs responsabilités vis à vis du patrimoine français dont ils ont la charge !
Que sait-on des bienfaits secrets que nous apportent ces grands chênes ? Que sait-on des protections en tout genre qu’ils apportent à ceux qui les côtoient et les aiment ?
De nouvelles formes de perceptions sont en train d’émerger, sachons être du côté de ce renouveau de la pensée et de la vie.
Le chêne n’est-il pas l’emblème de notre pays, l’arbre chéri des druides, l’arbre sous lequel la justice était rendue ?
Parfois, il faut laisser parler son cœur et son âme.
Michel Bigoni