Le 7 avril, la commune de Cheignieu-la-Balme par son maire Marc Buet et par de très nombreux habitants, ont fêté les cent ans de Juliette Jacquemet née Jacquand. Ceux qui ne savent pas ont de la peine à imaginer que cette femme a atteint un tel âge tant elle est vive de corps et d’esprit !
Née d’une maman qui venait d’attraper la grippe asiatique, elle a franchi gaillardement ce « passage », car comme l’a souligné humoristiquement Marc Buet : « Pour vivre cent ans, il faut commencer jeune ! ».
Sa jeunesse
Elle a donc vu le jour dans une famille d’agriculteurs, et vit aujourd’hui seule dans une maison familiale au centre du village (côté Cheignieu).
Avec ses deux sœurs, elle participe au travail de la ferme : polyculture, jardin, poules, lapins et vigne à une époque où tout se faisait à la force des bras, sans tracteur qu’une paire de vaches pour tirer le char ou la charrue ! Pour la petite histoire, leur vigne se situait aux Lombadières à l’opposé de celles du fameux Manicle, et sa famille se vantait d’une meilleure exposition soulevant ainsi des discussions gentiment amusées entre les propriétaires respectifs…
Parallèlement, Juliette a toujours aimé l’école, écoutons-la : « Un jour, en hiver où régnait un grand froid, l’institutrice nous avait dit que nous pouvions rester chez nous, mais je ne l’ai pas dit à mes parents et je fus seule à venir en classe ! J’ai eu mon certificat d’études avec distinction, je fis zéro faute à la dictée… Elle est la dernière à parler patois dans le village, langue qu’elle n’employait, il y a peu encore, que pour terminer ses histoires afin d’amuser ses proches ! ».
Son mariage
En 1950, elle épousa Clément Jacquemet, cheminot conducteur au dépôt d’Ambérieu. Elle l’accompagna donc : les machines étaient au charbon et le linge à nettoyer était très sale. Et puis, il lui fallait préparer le « panier » pour les repas ! A l’époque, l’électroménager, c’était encore une chimère ! A la retraite de son mari, le couple revint s’installer à Cheignieu.
Ils se souviennent…
Écoutons à présent son neveu Henri : Même aujourd’hui quand on repart à Lyon, elle nous donne comme avant des fraises du jardin, de la compote, du gâteau, un gratin et elle est très gênée si elle n’a rien à donner… Adolescents, elle nous prêtait sa mobylette sans aucune retenue pour nous faire plaisir. Souvent nous avions un petit billet pour aller au bal…
Elle savait gérer son budget suivant l’adage : « Il faut toujours garder une poire pour sa soif ». Bonne couturière au quotidien et bonne cuisinière au fourneau pour les civets, les truites, les bûches et autres succulences, elle savait aussi « donner » pour sa commune en prenant souvent la responsabilité des piqûres pour les habitants qui suivaient un traitement !
Elle s’est aussi investie pour la gestion de la bibliothèque communale.
Son secret ?
Vivre intensément sa présence dans sa famille, sa commune, donner beaucoup d’elle-même pour ces deux univers…
Michel Bigoni