L’incendie de la forêt amazonienne est dramatique, évidemment au niveau écologique précipitant notre lente descente en enfer, mais aussi par l’inconscience générale qui l’accompagne. Sur place, beaucoup se réjouissent de voir s’ouvrir de nouveaux espaces à l’agriculture industrielle…
Il y aura tant à dire sur l’écosystème détruit, les peuples premiers toujours repoussés sur des espaces réduits, sur ce cancer s’attaquant au « poumon de la terre ».
Quelques chiffres
En général nous nous inquiétons avec raison de la disparition d’espèces animales, cela avec raison, mais peu de celles appartenant au monde végétal, en particulier aux arbres dont dépend notre survie.
Les arbres sont apparus il y a 250 millions d’années et 12000 ans avant J.-C. la terre abritait déjà plus de 5600 milliards d’arbres. Aujourd’hui on n’en compte (avant l’incendie) que 300 milliards, soit quatre arbres pour un homme. C’est fort peu ! Et chaque année des millions et des millions d’entre eux sont sacrifiés.
Sur les 60000 espèces recensées sur la terre 9600 sont menacées et 300 ne sont représentées que par moins de 50 arbres.
Même si les forêts ne produisent pas la totalité de l’oxygène que nous respirons, la quantité d’oxygène produite au niveau de la planète est très importante et donc vitale pour l’homme. Leur consommation en carbone réduit aussi l’effet de serre.
Le salut de l’humanité dépend donc en grande partie des arbres : alors continuons notre jeu de massacre avec eux !
Pour un réveil des consciences
Les arbres, ce ne sont pas seulement les déploiements d’une mécanique sans âme. Ils communiquent entre eux, s’occupent des souches pour en tirer des informations, ils protègent « leurs petits », ils éprouvent de la crainte, des émotions, ils sont doués de mémoire, font preuve même de timidité, certes mais sont capables de se défendre (les acacias empoisonnant les antilopes Kadous).
Ils nous survivront de toute façon. On sait qu’un groupe de chênes progresse de 300 mètres par an si leur marche n’est pas entravée… C’est peu, mais ils auront alors tout le temps devant eux.
Michel Bigoni