Ils sont le nouveau visage de l’UCAB. Depuis le mois de mars, Delphine Graciotti (Boutique Marylee) et Loïc Kata (Lk communication) ont repris le poste longtemps occupé par Annie Delablanche à la tête de l’union des commerçants et artisans belleysans, l’UCAB.
Une présidence à deux têtes pour mieux relever les défis qui attendent l’association. Pour Ballad’Ain, ils se confient à deux voix sur leur vision de l’avenir du commerce dans la cité bugiste.
Ballad’Ain : Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs, en quelques mots ?
Delphine Graciotti : « J’ai repris le magasin Marylee en 2011, après des études en Histoire de l’art.
Loïc Kata : Je suis originaire de Chautagne, je me suis installé à Belley en 2012, j’étais alors salarié pour la Compagnie des bateaux d’Aix-les-Bains. En 2014 j’ai créé mon agence de communication, à l’époque située Place des Fours. C’est là que j’ai connu Annie Dellablanche et que « l’aventure » UCAB a commencé, en 2015.
Ballad’ : Vous êtes tous deux impliqués dans l’association depuis plusieurs années, vous incarnez cependant une nouvelle génération d’adhérents. Cela a-t-il été une évidence pour vous de prendre le relais d’Annie Dellablanche à la tête de l’UCAB ?
D. G. et L. K. : Nous sommes tous les 2 des membres actifs du bureau de l’association depuis notre adhésion. Certains membres du bureau sont là depuis longtemps, ils constituent en quelque sorte le « noyau dur », ils ont un historique que nous n’avons pas. Cependant ils étaient heureux que nous prenions le poste. Encore aujourd’hui, de nouveaux adhérents nous rejoignent et amènent du sang neuf, de nouvelles idées.
Ballad’ : L’UCAB est une grosse association, était-ce plus facile pour vous d’envisager la présidence à deux ?
D. G. et L. K. : Nous avons souhaité partager la présidence car seul(e), cela pouvait être effrayant. Nous sommes très sollicités, il faut pouvoir répondre à la demande, c’est très chronophage et cela demande beaucoup d’investissement personnel. Nous n’imaginions pas à quel point… A deux, nous nous soutenons moralement, sans compter l’aide de toute l’équipe, en particulier des deux anciennes présidentes, Annie Dellablanche et Michèle Damelet.
Ballad’ : D’autres partenaires vous aident-ils dans votre mission ?
D. G. et L. K. : L’animatrice UCAB (Isabelle Herbreteau, ndlr) fait un travail énorme, c’est un soutien indéniable. Elle a des connaissances techniques que nous n’avons pas, pour monter des dossiers de subventions, appeler les bonnes personnes, assurer le suivi… C’est très lourd administrativement parlant. Avec ses différentes « casquettes » (ville, UCAB, CCI) elle assure ce lien transverse entre les différents acteurs, elle a une vision sur ce qui se fait ailleurs. Malheureusement, le financement actuel de son poste devrait s’arrêter en juin 2020. Une situation qui l’a poussée à saisir de meilleures opportunités sur un autre territoire dès cette rentrée. Comment faire sans ces compétences ? Ce sera compliqué. Nous recherchons dès à présent une nouvelle personne mais la pérennisation et la valorisation de ce poste doivent être à notre sens un des objectifs principaux de nos élus concernant la revitalisation commerciale.
Par ailleurs, nous bénéficions du soutien technique et juridique de la CCI, avec des retours très pointus de leur part sur certaines opérations. C’est une belle ressource pour nous. Au-delà de nos missions pures, l’UCAB a de nombreux partenariats avec la municipalité, la Communauté de communes, les entreprises et autres associations belleysanes pour Bugey’Expo ou les animations de décembre notamment.
Ballad’ : Comment se porte l’UCAB actuellement ?
D. G. et L. K. : L’UCAB ce sont 80 adhérents : commerçants en majorité, mais aussi prestataires de services, banques, auto-écoles, assureurs… Cette année, depuis Bugey expo, nous avons en plus recueilli une quinzaine d’adhésions d’artisans.
C’est important qu’ils s’impliquent car l’attractivité d’un territoire est un « tout ». Les fermetures de magasins et les départs en retraite avaient fait baisser le nombre d’adhérents, on constate un redémarrage cette année.
Ballad’ : L’UCAB a-t-elle des adhérents dans la zone industrielle ?
D. G. et L. K. : Bien sûr, et il y en a toujours eu, nous travaillons en bonne intelligence. Contrairement à ce qui se dit, il n’existe pas de clivage avec les commerçants du centre-ville. Simplement, nous souhaiterions des implantations raisonnées et raisonnables. Nous comptons de nombreuses surfaces vides en centre-ville, ce serait dommage que ce soit pareil « en bas ». Il faut aider le centre-ville à se redynamiser plutôt que les clients « extérieurs » viennent faire leurs achats et repartent immédiatement sans profiter d’un moment en centre-ville.
Ballad’ : Justement, à ce sujet, quel rôle peut jouer l’UCAB ?
D. G. et L. K. : L’UCAB fait beaucoup de choses. Notre but n’est pas que d’animer, c’est de faire vivre les commerces. Dans chaque action, il nous faut trouver le bon équilibre entre animation, fidélisation, clients et adhérents.
À travers notre programme de fidélité, nos chèques-cadeaux, nous encourageons la consommation au centre-ville, et cela profite à tous. Peu d’unions commerciales en font autant. Nous sommes présents dans toutes les instances, nous participons aux différentes concertations afin d’avoir notre mot à dire sur les décisions qui seront prises quant à la dynamisation du cœur de ville. Lorsque les services disparaissent, les structures se délocalisent, cela a un impact sur la santé des commerces. Il faut trouver d’autres moyens pour faire venir les gens au centre-ville, et surtout qu’ils aient un intérêt à y vivre.
Ballad’ : En tant que co-présidents de l’UCAB, quels sont vos projets pour les mois (années) à venir ?
D. G. et L. K. : Nous souhaitons tout d’abord faire perdurer ce que nos prédécesseurs ont mis en place. Depuis le mois de mars, vous avez pu retrouver les rendez-vous habituels de l’UCAB : Bugey’Expo, la fête des mères, les estivales début juillet avec la braderie des commerçants… Nous préparons une animation pour les Entretiens de Belley, où une collation fruitée sera offerte à nos clients. Et nous avons d’ores et déjà attaqué la préparation du marché de Noël, qui cette année se tiendra le 2ème week-end de décembre.
Egalement, nous poursuivons le développement de la communication, de façon plus professionnelle. Nous nous sommes dotés d’une charte graphique, nous sommes présents sur Facebook et depuis peu sur Instagram, dans le BalladíAin… Les clients attendent de la qualité ; en matière de communication, il faut une entité identifiable. Réussir à faire sa place, se démarquer.
Et nous avons plein d’autres idées, qui verront peut-être le jour…
Ballad’ : Aimeriez-vous nous parler d’une en particulier ?
D. G. et L. K. : Nous aimerions travailler avec une influenceuse, pour promouvoir l’UCAB sur les réseaux sociaux avec un ton léger mais professionnel, tout en restant convivial. Il nous faut pour cela trouver la bonne personne… »
Propos recueillis par Fabienne Bouchage