Voilà un dicton qui pourrait bien nous rappeler de vieilles habitudes, quand les douceurs climatiques de mai nous invitaient à sortir, sous le soleil, dépouillés de nos oripeaux vestimentaires pour saluer l’avènement de l’un des plus beaux mois de l’année. Sinon le plus beau avec ses petites fleurs, ses parfums, ses chants d’oiseaux dont ceux plus discrets et plus éloignés des coucous des bois aux augures de prospérité.
C’était un vrai bonheur avec l’éveil de notre imaginaire pour éclairer nos désirs comme si, remué par un esprit malicieux, avec un bouquet de muguet à la main, on se sentait déjà poussé vers les plaisirs festifs et lumineux de l’été. C’était également une façon un peu libertaire d’oublier le vrai sens du message, qui indiquait simplement que le temps tristounet des froidures hivernales s’éloignait, pour ne retenir que son incitation éblouissante de permissivité : celle de faire ce qu’il nous plaît…
Une interprétation un peu facile et séduisante qui nous laissait à notre questionnement pour savoir ce que l’on allait bien pouvoir bricoler de particulier afin d’honorer cette extraordinaire opportunité saisonnière. Quand tout était possible, des simples fréquentations des commerces de centre-ville, dans la douceur des petits matins clairs, aux voyages lointains pour découvrir les plaisirs exubérants des fêtes colorées, agitées de vies, de mouvements gracieux, de danses et de sourires, sacrifiant ainsi, joyeusement, au réveil des sens et de la nature. Mais tout ça, c’était avant, avant que des situations sanitaires nous confinent dans la tristesse des choses ou des fruits défendus…
Cependant bien qu’encore confondu dans un imbroglio de contraintes administratives, qui s’effilochent, heureusement, rien ne nous empêche d’anticiper, déjà, sur les possibilités offertes par ce désir extraordinaire de pouvoir faire, enfin, ce qu’il nous plaît.
Il suffirait pour cela que l’on retrouve, rapidement, une forme de normalité et que notre environnement renaisse dans la cohérence totale de son originalité, pour être parcouru par notre insouciance de promeneurs rêveurs et distraits.
Au cours de ces balades aléatoires et au gré de nos fantaisies confortées par les balises solides et nombreuses qui jalonnent la construction de notre histoire. Des conquêtes de sociétés dont celles de nos libertés, sous toutes ses formes, de celles de la sécurité, partout, et à toute heure du jour et de la nuit, et puis de celles de nos traditions précieuses qui s’accordent aux valeurs séculaires du passé liées à celles de notre culture, de nos relations sociales et, bien sûr, de la convivialité. Tout cela pour se mettre en harmonie et en paix avec tout ce qui tisse la trame de notre bien-être bugiste.
Que dire de la liberté sinon qu’elle constitue la valeur la plus précieuse, obtenue chèrement et qui nous est offerte par nos anciens pour être retransmise, ensuite, à nos enfants.
Un bienfait qui permet à chacun d’entre nous d’agir selon sa propre volonté en respectant des codes de conduites souvent maitrisés par le simple usage de la raison et de la morale.
Une valeur qui se décline en liberté de penser, d’agir et de s’exprimer et qui ne saurait être contrariée. Quant à la sécurité elle s’accorde au respect des lois qui doivent garantir l’ordre et la libre circulation, partout. Puis on en arrive aux traditions souvent bousculées, pour souligner qu’elles sont précieuses et qu’on aimerait les retrouver afin de savourer la simplicité de nos existences, à la fois rurales et citadines, orientées vers des services et des approvisionnements de proximité. Pour cela on souhaiterait voir le centre-ville sérieusement revivifié, animé, riche de ses commerces accueillants et de leurs offres aimablement présentées.
Quand les relations humaines s’accordent pour ajouter aux achats divers et aux consommations savourées ou sirotées, une petite touche de complicité et de chaleur.
Avec un peu d’humour, des conversations faciles et des sourires gracieux qui agrémentent ce qui nous plaît de vivre paisiblement et de faire soigneusement. Cela en mai et cela tout au long de l’année !
Paul Gamberini