Maison d’Izieu : Hommage à Léa Felblum

Jeudi 27 janvier 2022 à 12h15 à la Maison d’Izieu

HOMMAGE À LÉA FELBLUM LORS DE LA JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA MÉMOIRE DE L’HOLOCAUSTE ET DE LA PRÉVENTION DES CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ en présence des élèves du collège Frédéric Mistral de Saint-Maurice-l’Exil (38) et de l’école primaire publique de Novalaise (73)

Cette date hautement symbolique correspond à l’anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Birkenau le 27 janvier 1945.

Un hommage sera rendu aux 44 enfants et 7 éducateurs de la colonie victimes de la rafle du 6 avril 1944 avant leur déportation et plus particulièrement à Léa Feldblum, âgée de 25 ans à l’époque, seule éducatrice de la Colonie à être revenue. Pour cet hommage, rien ne sera plus fort que les mots extraits de sa déposition, qu’elle fit au service des prisionniers, internés et déportés à Montpellier le 11 mai 1945, à son retour du camp d’Auschwitz-Birkenau. Cette déposition a été retrouvée en 2020 par la Maison d’Izieu aux archives départementales de l’Hérault grâce aux recherches de Kerstin Stubenvoll alors en poste à la Maison de la Conférence de Wannsee à Berlin.

Les élèves de troisième du collège Frédéric Mistral de Saint- Maurice-l’Exil (38) et les classes de CM1/CM2 de l’école primaire de Novalaise (73) participeront à la cérémonie.

« Jamais ne pourra s’effacer du coeur d’une femme le visage anxieux des enfants innocents qui n’ont jamais revu le pays où ils s’amusaient si bien. » Léa Feldblum

La cérémonie sera retransmise en ligne sur www.memorializieu.eu et sur les réseaux sociaux.

À l’issue de la cérémonie, Dominique Vidaud, directeur de la Maison d’Izieu annoncera officiellement les nouveautés du musée et les événements programmés en 2022.

• 12h : accueil et placement •

• 12h15 : cérémonie diffusée en direct sur www.memorializieu.eu et sur les réseaux sociaux •

En raison de la situation sanitaire, le nombre de personnes pouvant assister à la cérémonie sur place est limité.

Portrait de Léa Feldblum

Léa / Laja Feldblum est née à Varsovie le 1er juillet 1918. Elle a onze ans lorsque sa famille quitte la Pologne pour s’installer à Anvers, en Belgique. En mai 1940, ils partent tous pour la France, où ils sont en résidence forcée au Bousquet d’Orb (Hérault).

Ses parents, âgés, décèdent à Montpellier en 1942 à huit mois d’intervalle. Sa soeur et son frère sont déportés en septembre 1942, ils ne reviendront pas de déportation.

Léa travaille comme monitrice dans les maisons d’enfants de Palavas-les-Flots, de Lodève, puis à la colonie d’Izieu, où elle est selon les documents déclarée comme aide-cuisinière ou lingère. Léa s’attache beaucoup aux enfants – et en particulier au petit Émile Zuckerberg, qu’elle considère comme son fils adoptif. Pour décharger un peu l’institutrice, Gabrielle Perrier, elle s’occupe des plus petits écoliers et leur apprend à lire.

Elle est arrêtée le 6 avril 1944 à Izieu sous une fausse identité : Marie-Louise Decoste. Arrivée à Drancy, elle révèle son véritable nom pour pouvoir suivre les enfants. Elle est déportée le 13 avril 1944 par le convoi n°71. À Auschwitz-Birkenau, Léa est brutalement séparée du reste de la colonie. « Sélectionnée » pour travailler dans un kommando, elle porte le matricule 78620. Elle est victime des « expérimentations » médicales, mais vit encore lorsque le camp est libéré, en janvier 1945. Elle est la seule survivante de la rafle d’Izieu.

En janvier 1946, Léa est à Paris et demande à se rendre en Belgique pour aller vivre auprès de son frère à Anvers. En 1947, elle embarque à Sète sur l’Exodus pour la Palestine et se marie quelques mois plus tard. Son époux est tué lors de la guerre d’Indépendance d’Israël, en 1948, la laissant seule avec une petite fille. Revenue en France pour témoigner au procès Barbie en 1987, Léa Feldblum décède à Tel-Aviv en 1989.

Communiqué de presse à Izieu, le 11 janvier 2022

Maison d’Izieu, 70 route de Lambraz 01300 Izieu