Après avoir tourné “L’été meurtrier” et “Elisa”, deux films dramatiques, Jean Becker réalise en 1999 un hymne à la vie simple à la campagne profonde des années 20 : “Les enfants du marais“.
24 acteurs et une soixantaine d’assistants débarquent alors dans notre Bas-Bugey dont l’épicentre pour l’occasion sera le lac de Colomieu. Première remarque : par la magie de la réalisation un seul lieu, le lac et la petite ville proche, en fait, est le fruit de nombreuses séquences dans une dizaine de sites différents dans l’Ain, le Rhône et l’Ardèche. Pour ce qui nous concerne à présent, il s’agit de scènes tournées dans un lieu certes proche du lac, mais bien à l’écart tout de même.
Petit historique
Jean Becker sortant de Belley en direction d’Arbignieu pour se rendre à Colomieu, remarque sur la gauche une vieille ferme qu’il juge idéale pour le tournage d’une scène ou deux. Il rencontre les propriétaires (aujourd’hui séparés), leurs deux enfants et l’affaire est conclue : durant une journée réalisateur, acteurs et assistants occuperont les lieux pour les besoins du film. Cela est vite énoncé, mais la réalité d’un tournage est toujours une aventure effervescente où le stress règne en maître. Et ce fut bien le cas ce jour-là !
Nous avons rencontré Viviane et son fils Gérome. Actuellement, ils tiennent le bar-restaurant de Rossillon « Le Val Escale » et c’est là que nous les avons écoutés se souvenir.
Plusieurs scènes ont été tournées durant la journée sur ce lieu devenu depuis « chambres d’hôtes ».
Quels ont été les acteurs présents ?
Jacques Villeret (Riton), Jacques Gamblin (Garriss), André Dussollier (Amédée), Michel Serrault (Pépé la Rainette) et certainement, là ils n’en sont pas certains, Isabelle Carré (Marie). Une belle brochette de grands noms !
Le tournage
La vaste pièce de la bâtisse fut vidée et des dizaines d’assistants et maquilleuses occupèrent cet espace. La journée débuta par l’arrivée de Mâcon d’une vieille batteuse qui tourna à vide abondamment avant d’être filmée en action… Une scène également fut filmée près du puits qu’il fallut protéger de planches pour éviter toute chute… Viviane et Gérome (qui avait dix-huit ans à cette époque) ont été surpris par la longueur et la répétition des prises de vue alors que ce ne sont souvent que de très brefs instants d’apparition dans l’œuvre finale. Seul un sapin fit les frais de ce tourbillon d’empressements…
Quant aux acteurs…
C’est Jacques Gamblin qui pour eux remporte la palme de la gentillesse et de l’amabilité. Jacques Villeret quant à lui leur a laissé l’image d’un acteur sommeillant à l’ombre d’un arbre en compagnie d’une bouteille, mais se levant magistral et génial dès qu’il était appelé pour tourner. Quant à Michel Serrault, nos deux conteurs sont gênés d’avoir à avouer qu’ils ne l’ont pas trouvé très avenant…
Des souvenirs donc inoubliables lors du tournage d’un film qui a marqué son époque.
Michel Bigoni