Qui s’ajoutent les unes aux autres et qui s’envolent harmonieusement en tirant derrière elles les fils délicats des plus belles partitions. Des sons qui s’accordent pour traduire des émotions, des impressions de situations, de joies, de bonheurs ou de tristesses sans oublier l’émerveillement qui s’accorde à la vie, à l’amour surtout et à l’exaltation des plus beaux sentiments. Quand l’esprit y trouve son apaisement et se laisse emporter dans l’imaginaire des sensations, de celles qui fortifient les rêves et peuvent mener jusqu’à l’éveil de l’âme, dans une sorte de sublimation qui efface le réel pour s’ouvrir sur le merveilleux.
Voilà ce que l’on pourrait se dire avant d’assister à un beau concert de musique classique si cher aux mélomanes avertis, lesquels s’enivrent d’écoutes puisées dans un répertoire infini, lequel raconte l’histoire des siècles à sa manière, celle de toutes les aventures humaines somptueuses ou dramatiques. Une richesse artistique qui accumule des symphonies, des concertos, des opéras, ainsi que des arrangements des plus divers avec des descriptions parfaites d’événements ou d’impressions tirées de la nature (Les Quatre Saisons de Vivaldi).
Pour cela on peut comprendre les courageuses initiatives, de ceux qui entendent attirer de belles musiques en les sortants de leurs enclaves citadines, de leurs auditoriums ou de leurs opéras pour les accueillir et les offrir aux amateurs passionnés de nos espaces ruraux ou de nos petits villages.
Tous éparpillés dans nos campagnes profondes. Enfin ceux qui veulent assurer une sorte de promotion musicale en invitant près de nous les œuvres des plus grands compositeurs servis par des exécutants remarquables de talents, de renommés et de superbes jeunesses, (bravos pour eux, tant ils sont magnifiques). Avec une façon de s’exprimer de manière impérative qui pourrait être celle d’un Lagardère de Théâtre : « Si vous ne pouvez pas aller à la musique, alors que la musique vienne à vous ! »
Et il en va ainsi, depuis quelques années, grâce à une association de Ceyzérieu qui a su capter de belles opportunités pour en faire l’amorce de ce qui allait devenir, en quelques années, un véritable Festival de Musique Régional dont la sixième édition, du 10 au 13 août 2023, vient de se terminer.
Et que dire des fabuleux concerts proposés lors de ces soirées ?
Que ceux-ci se sont déroulés entre Culoz et Artemare. Une balade musicale dont on retiendra que Mozart était bien sûr au rendez-vous, car comment aurait-il pu en être oublié ?
Que le choix de ses œuvres comportait un quatuor pour piano et cordes et des airs d’opéras, lesquels auront été magnifiquement interprétés par de jeunes artistes dont les noms prestigieux ont déjà les honneurs de reconnaissances internationales.
On était tous sous le charme de l’écoute et tous impressionnés par leur virtuosité : que de travail, que de passion et que de sensibilité pour de telles prouesses musicales !
Il en était de même lors de cette fabuleuse soirée inspirée par l’Espagne quand le guitariste, seul ou accompagné, nous emportait sous le ciel torride de ce pays avec des accents propres à révéler la résilience d’un peuple et la vigueur de son énergie, sans oublier les instants claquants des castagnettes. Puis que dire de l’âme slave quand celle-ci nous invitait au centre de l’Europe avec tous les accents de sa culture musicale dont des œuvres de Rachmaninov, de Dvorak et de Tchaîkovski.
Et enfin quand le festival se terminait joyeusement autour d’autres prestations laissant à chaque participant le souvenir d’un enchantement et le désir de tout retrouver encore l’année prochaine et les années ensuite !
Bon courage aux organisateurs et merci, merci, aux interprètes pour tant de plaisirs ressentis !
Paul Gamberini