Si on voulait ajouter un peu de musique et de douceur aux souhaits exprimés, en ce début d’année, on devrait farfouiller dans notre répertoire musical pour y rechercher une chanson adaptée aux espoirs du moment. Pour ma part je me laisserais aller, bien volontiers, à fredonner les paroles d’un air connu des années 1930, à même de surprendre et d’éclairer les sourires des visages rencontrés. Ceci avec la spontanéité des contacts faciles, en marquant une forme d’originalité et en proposant que dès cette année, l’on puisse précéder nos souhaits de :
« Parlez-moi d’amour – Redites-moi des choses tendres – Votre beau discours – Mon coeur n’est pas las de l’entendre… » Ce qui pourrait réveiller de vieux souvenirs alors que cette chanson était interprétée par ma propre mère, pour bercer ses pensées, perdues dans les espaces mystérieux de son romantisme habituel, ou pour donner à mon enfance une sensibilité particulière, liée à l’imaginaire et aux sourires de l’amour….C’était attendrissant d’écoute, car elle chantait très bien et surtout déterminant pour donner à la vie le goût enthousiasmant des plaisirs d’aimer et ceux d’être aimé : c’était très-très-très charmant…bises !
Que pourrais-je dire de tout cela ? Que cette spontanéité faite d’amour naturel et instinctif, donc très humaine, semble s’être égarée dans nos esprits perturbés par des parasites anxiogènes, de ceux qui forcent la méfiance, la crainte et même parfois la peur. On en est là et il semble être parfois difficile d’agrémenter nos relations avec une petite dose d’amour adoucissant (formule Passion + + +) à mêler ou à dissoudre prudemment dans les expressions de nos conversations. Si on le faisait ce ne pourrait être qu’avec méfiance et progressivement car avec des zigotos excités par le prix des cigarettes ou par le cours du pétrole, par exemple, le fait de leur parler d’amour transformerait soudainement les expressions de leurs visages en les rendant soit graves, surpris, agacés, soucieux parfois charitables, ou au mieux inquiets pour notre santé mentale : rayer les mentions inutiles ! Pourtant ceci ne devrait pas nous décourager et je verrais assez bien l’introduction de petites touches d’amour dans les formules classiques de nos relations courtoises. Une habitude à prendre, très simple qui pourrait paraître usuelles une fois admise dans le langage courant. Cela de la manière suivante, avec le plombier par exemple : « Bonjour Frédérique, parlez moi d’amour, j’ai une fuite d’eau depuis quinze jours et je vous attends toujours, le jour et la nuit je vous attends toujours, je vous en prie, Frédérique, parlez moi d’amour et venez réparer ma fuite d’eau ! »
Voilà une communication qui devrait avoir des conséquences favorables. Il pourrait en être de même avec un cabinet dentaire :
« Bonjour, parlez-moi d’amour, je souhaite avoir un rendez-vous rapide car j’ai une molaire branlante qui a envie de se barrer dans la douleur, je vous en prie, parlez-moi d’amour et filez-moi un rendez-vous ! »
On pourrait multiplier les exemples, à l’infini, ce qui pourrait changer complètement la nature de nos relations et faire oublier les tracas de nos ennuis en les annihilant dans des ambiances d’amours partagés et universels. Mais ce n’est pas gagné alors que cela pourrait avoir des conséquences très positives sur la réputation d’une société ou sur celle d’un pays, avec une classification appropriée. Entre une ville triste classée sans étoile « Parlez-moi d’amour » et une autre classée 5 étoiles « Parlez-moi d’amour », là où il ferait bon vivre dans des conditions d’amours souriants, courtois et universels, on pourrait noter les différences. Sans trop se poser la question sur la situation actuelle de notre bonne vieille ville mais en lui souhaitant une bonne année 2024 avec une abondance de : « Parlez-moi d’amour, redites-moi des choses tendre ! » Etc.
A exprimer partout, en toutes occasions, avec le sourire, encore et toujours.
Paul Gamberini