C’est au bord du Furans, à Cheignieu-la-Balme, que l’on peut admirer le domaine des Eclaz, autour d’une ancienne maison-forte du XIVième siècle, de toute beauté et de riche histoire. Ce château a été acquis par Jean-Pierre Gros et Michel Roussille qui œuvrent à lui redonner vie notamment à travers les vignes qui l’entourent sous appellation « Manicle » qu’ils ont replantées.
Récemment, ils ont ouvert en résidence le lieu à un artiste lyonnais Vincent Girard. Né dans une famille de 8 enfants, au coeur d’une éducation chrétienne et politisée, il qualifie son enfance d’itinérante, d’ailleurs comme le fut et le demeure sa vie d’artiste…
Un art majeur de la récupération
Il entre aux beaux-arts à 19 ans et en sort 6 ans plus tard. Dès cette époque, il commence à vendre, occupe quelques petits emplois, mais il pourra toujours vivre de son art. Peintre à la recherche de toiles en 3D, dans les années quatre-vingt-dix, il développe l’art des luminaires. Entièrement conçus d’objets, de jouets, de matériaux de récupération, il les confectionne, jouant avec la lumière, bénéficiant des éclats de verre que lui donne un ami verrier. A la recherche d’un savant minimalisme, ce jeu entre fils de fer tressés entre autres et lumières souvent aux rayonnements orange ou rougeoyant crée une ambiance souveraine qui plaît au restaurants et caves de viticulteurs pour lesquels il travaille principalement. Il sera même invité en Chine où il confectionne un grand taureau en morceaux de porcelaine cousus. Quant à son être, s’il existe le titi parisien, lui c’est le gone lyonnais dans toute sa nature franche, simple et accueillante. Après sa résidence à Cheignieu, il envisage la création d’un atelier à Vaulx-en-Velin, près du canal.
Michel Bigoni