Bon, bien sûr dans le pays de Voltaire, beaucoup de belles initiatives naissent d’une controverse, et c’est bien dommage. A l’image des trois singes de la grande tradition : fermons nos oreilles, nos yeux et nos bouches sur le fond de l’affaire, chacun possédant ses propres arguments… N’évoquons que la magie du beau moment que nous allons vous conter.
Le baptême d’un bébé ? D’un bateau ?
Certes, la multitude d’êtres ou de choses baptisés est légion et dessine un joli éventail entre le religieux, le républicain et autres… Entre un être humain, le plus souvent un bébé et un navire s’intercale une foule d’heureux élus placés à chaque fois sous bénédiction céleste ou institutionnelle. Ou bien, si l’on dépasse ces cadres traditionnels, tout simplement sous protection purement affective. Que ce soit un bébé ou un bateau, le baptême intervient en début de course si j’ose dire, à l’instant où l’enfant ou le navire s’apprête à affronter la grande aventure que sera sa vie, ses joies et ses épreuves. Mais il en est tout différemment pour ce qui va suivre. Le baptisé n’en est pas là à son premier remous…
L’eau bénite ?
Notre joli Bas-Bugey vient d’ajouter à la liste des « sanctifiés » une douce parcelle de lui-même : un ruisseau.
Un petit ruisseau que l’on peut souvent franchir d’une enjambée, fragile en tout dont les gazouillis sont couverts sans peine par ceux des oiseaux perchés en son dessus.
Ce « ru » naît à Saint-Martin-de-Bavel, dans la Vellaz, traverse deux zones humides dont la Bougenière et se perd vers Artemare à la Manguinière.
Quatre-vingt personnes en cortège se sont rendues sur les lieux, accompagnées de chants et d’airs d’accordéon. Là, Cathelaine-la-conteuse a évoqué Ondines et autres êtres éthériques de toutes plumes… Puis il fut procédé à l’office en présence d’un parrain et de trois marraines avant un déjeuner sur l’herbe.
Le ruisseau est paré désormais du joli nom de la « Fitine ».
Michel Bigoni