Il faisait chaud, très chaud, trop chaud en ce 23 décembre. Allongé sur mon lit, les bras repliés sous la tête, je rêvais, en pensant que, dans deux jours ce serait Noël. Je rêvais que je marchais dans une immense forêt aux arbres géants, dans lesquels des centaines d’oiseaux chantaient, sifflaient, jacassaient, faisant une cacophonie infernale. Cependant, je trouvais cela charmant. Soudain, une rivière barra mon chemin. Les flots, bouillonnants me dissuadaient de m’aventurer plus avant dans le lit de ce ruisseau. Il me fallait pourtant traverser afin de rejoindre ma famille, quelque part sur l’autre rive qui, sans aucun doute, s’inquiétait de moi…

J’étais parti la veille cueillir quelques champignons, les derniers, que l’on pût encore trouver pour le repas de Noël. Et, je m’étais égaré dans les fourrés épineux. Après des heures de marche, épuisé, je décidais de me reposer quelques instants au pied d’un grand chêne, bien exposé au soleil. Je m’asseyais sur la mousse verte, sèche, et m’endormis. Combien d’heures passèrent, je n’en ai aucune idée mais, lorsque j’ouvris les yeux, un franc soleil brillait haut dans le ciel. « Ça va, me dis-je, je n’ai pas dormi trop longtemps ». Soudain un vol de flamants roses traversa mon horizon.

Étrange de voire ces oiseaux par ici, d’ordinaire ils gîtent en Camargue. Je refermais les yeux, et me rendormis. Lorsqu’enfin j’ouvris les yeux, bien éveillé je me posais la question : « quel jour sommes-nous ? »

En réfléchissant, je me souvins que j’étais parti le 23 décembre à 10h00, nous étions donc le 23 après-midi, dans le pire des cas. Mais, sans montre, ni boussole, comment savoir ?

Soudain, alors que je m’étirais, je sentis une pression sur mon épaule, j’ouvris en grand les yeux, et découvris, une jeune et belle femme, très élégante, qui me souriait.

-« Alors flemmard, vas-tu enfin te lever, il est bientôt l’heure de la messe de minuit. Juste le temps de t’apprêter, et de partir.

-Non madame, nous sommes dans la brousse, entourés d’animaux sauvages, et il n’y a pas d’églises dans la région.

-Ma parole Jérôme, ou tu es très malade, ou tu as fait un Drôle de rêve. Allez secoue-toi. Toute la famille est là, qui t’attend. »

Je me frottais les yeux, et vis toute ma famille assise dans les fauteuils devant la cheminée où brûlait un bon feu… Au sapin que nous avions installé de concert la veille, une étoile scintillait. Après un regard circulaire, je constatais que tout simplement j’avais rêvé. Rêvé que j’étais dans la jungle, entouré d’une cohorte d’animaux tous très beaux. C’est beau parfois un rêve, quand comme le mien il se termine de façon heureuse. Après avoir avalé un bol de café bien chaud, je me vêtais, et nous partîmes tous, joyeux à la messe de minuit, prier pour que sur terre, cette nuit de Noël, au moins, il n’y eût plus de malheureux. Mais ça, en serons-nous exhaussés ? C’est une autre histoire…

Joyeux Noël à toutes et à tous !

Jean-Marie Terron

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