Maurice Renard est un écrivain, dont l’importance est aujourd’hui largement reconnue dans le domaine de la science-fiction. Un de ses premiers ouvrages, “Le Péril bleu”, est un roman populaire destiné à être publié en feuilleton en 1911 et qui parut finalement sous forme de livre « en l’an de disgrâce 1912 ».
Je n’aurais pas la cruauté de vous raconter l’étrange et terrifique histoire de trois jeunes promeneurs partis escalader le Colombier à partir de Talissieu et d’Artemare. Je vous dirais simplement que les traces de leurs pas étaient visibles jusqu’à la croix du sommet. Dans la neige, il était facile de voir qu’elles montaient… mais ne redescendaient pas. Ce furent les premières disparitions d’une longue série. Si longue que « toute la terre surveillait le Bugey, et tout le Bugey surveillait le ciel. »
Maurice Renard découvrit ce Bugey par hasard, en accompagnant un ami à Marlieu. Il fut séduit par le Séran jouant avec la voie ferrée du PLM, une montagne à la fois douce et imposante, accueillante et mystérieuse, sans oublier une charmante jeune fille qui n’avait pas encore vingt ans et qui deviendra sa femme. Sa vision du Colombier mérite d’être citée, dans ce style si délicieusement désuet de la Belle Epoque : « massif, énorme entassement d’étages chaotiques, tout bossué de contreforts et sinué de ravines, rocheux et verdoyant, sombre à cause de l’heure, et masquant d’un éperon final les maisons de Culoz. »
Un livre passionnant qui évoque indirectement des thèmes très modernes : rumeur médiatique, droit des animaux, transhumanisme, vision non anthropomorphe des extra-terrestres… jusqu’à l’influence de la physique quantique naissante à l’époque !
Les lecteurs du Ballad’Ain pourront facilement se procurer une des nombreuses éditions du “Péril bleu”. Mode d’emploi conseillé ? Un chapitre entier pendant 21 jours, en cure de deux mois. A lire avant de s’endormir. Vous me remercierez.
Maurice BERRARD, suite bientôt sur : www.ballad-et-vous.fr