La Société d’Aménagement de la Savoie (SAS) et Bouygues Immobilier ont dévoilé le fruit de leur réflexion concernant l’avenir des anciens thermes aixois. Si le projet est retenu, les travaux de grande envergure prendront entre 5 et 8 ans.
Depuis des années, le bâtiment de 50 000m² n’a plus de vocation thermale. En grande partie inoccupé, il continue progressivement à se dégrader alors qu’il abrite des merveilles patrimoniales.
Face à ce constat, la Ville acquiert en 2012 le bâtiment et lance un appel à projet. En 2013 et 2014, la société ADIM, filiale du groupe Vinci, réalise de nombreuses études et arrive à la conclusion que l’équilibre financier
semble compliquer à trouver. Fin 2014, la Société d’Aménagement de la Savoie et Bouygues Immobilier s’associent pour étudier la faisabilité de la réhabilitation des anciens thermes.
Après des mois d’études et de réflexions, ils livrent leurs conclusions.
La principale difficulté de réhabilitation réside dans les constructions successives qui constituent le bâtiment. En effet, au fil des siècles, de nombreux rajouts sont venus étoffer l’ensemble pour parvenir à l’édifice dans son état actuel. Et, aujourd’hui, depuis les vestiges romains datés de 168 avant J.C jusqu’aux Thermes Pétriaux, annexe construite dans les années 30, de nombreux pans sont classés aux Monuments Historiques.
L’étude de faisabilité doit donc tenir compte de ces paramètres patrimoniaux pour déterminer les parties à conserver et celles à transformer ou à démolir.
Parmi les pistes étudiées, il est prévu de ne pas conserver la tour Mabileau, érigée dans les années 70, à l’arrière du bâtiment. Le projet fait état de la création d’un parvis rue Georges Ier et d’un jardin intérieur autour
duquel s’articuleraient des commerces et des bureaux.
En sous-sol, une extension du parking de l’Hôtel de ville offriraient plusieurs centaines de places de stationnement supplémentaires. De l’extérieur, la construction la plus significative prendrait la forme de deux tours jumelles accueillant 200 logements.
Le 21 mars dernier, le projet a été présenté aux acteurs économiques aixois au Centre culturel et des congrès André Grosjean. De nombreux commerçants et hébergeurs locaux, entre autres, étaient présents et ont fait part de leurs sentiments mitigés à l’issue de la présentation. Les principales interrogations ont porté sur l’aspect pharaonique du projet, notamment au niveau de la surface consacrée aux commerces et de la hauteur des deux tours jumelles.
Le coût de cette réhabilitation est estimé à 85 millions d’euros. La Ville prévoit un investissement maximum de 15 millions d’euros. Si le projet est accepté, les travaux débuteront en 2017 et ne s’achèveront pas avant 2022.
Lise Boisselier