A l’abandon depuis des années, le magnifique château baroque surplombant Aix-les-Bains tombait en ruine au grand dam des Aixois, attachés à ce bijou architectural. Acquis l’été dernier par un industriel haut-savoyard, le château est en pleine rénovation pour retrouver sa splendeur d’antan.
Symbole de la Belle Epoque, les fondations du château furent posées en 1897, à l’initiative de Jean Archiprêtre-Dugit, gérant d’un hôtel Place Carnot et administrateur du casino. Il fait appel à l’architecte aixois, Jules Pin, à l’origine de nombreuses bâtisses de la cité qui, d’ailleurs, travaille, au même moment, sur la réalisation du Bernascon, à proximité.
Le chantier revient à l’entreprise Léon Grosse. Le château nécessitera trois ans de travaux, il sera revendu entre temps. Sept propriétaires se succéderont jusque dans les années 50 où il est laissé à l’abandon. En 1957, Gilbert Duranton, décorateur et architecte, rachète le château et le restaure. Dans les années 60, il y intègrera une discothèque et en louera une partie pour des réceptions.
En 1986, l’édifice est classé monument historique. En 2000, Gilbert Duranton revend le château à Eberhardt Zerrweck mais ce nouveau propriétaire, résidant en Allemagne, ne s’y installe pas et laisse la bâtisse sans entretien. En 2003, la toiture est arrachée par la tempête, elle ne sera pas réparée. Régulièrement squatté, pillé et incendié, le château, complètement laissé à l’abandon, se dégrade de manière considérable.
La Ville d’Aix-les-Bains tente, alors, de trouver une solution auprès du propriétaire mais sans résultat.
En 2007, une procédure d’expropriation est lancée, la bataille judiciaire est engagée pour plusieurs années.
A l’été 2015, le sort du château est enfin scellé. La Ville, de nouveau propriétaire du monument, le revend à Pedro Victor Asensio-Pagan, un industriel haut-savoyard. Ce dernier, porteur d’un projet culturel, tentait depuis des années d’acquérir le château, sans succès. Dès l’automne, de gigantesques travaux de remise en état ont débuté. Deux années seront nécessaires pour restaurer l’ensemble: les façades, les tourelles, les dômes, la toiture, les portes et marquises mais aussi l’intérieur considérablement dégradé. A terme, un centre culturel devrait voir le jour. Il proposera plusieurs espaces aménagés pour l’accueil d’expositions, d’animations diverses et de réunions.
Lise Boisselier