RECTIF
«Suite à l’article paru sur l’édition de novembre 2018 concernant le Centre Social de Belley, il apparaît que : le Centre Social, auparavant en délégation de service public auprès d’ALPHA 3A, a été municipalisé le 1er janvier 2009 et non en 2014, ainsi que le Multi-Accueil Les Petits Loups ; ces deux structures et leur personnel on été rattachées au C.C.A.S (Centre Communal d’Action Sociale) de BELLEY.
Ce Centre Social, sans nom jusqu’alors, et grâce à la réflexion et au travail d’un groupe d’usagers du Centre Social, a pris le nom d’ESCALE, c’est-à-dire Espace Social Culturel d’Animation, de Loisirs et d’Entraide.»
Annie CARTAUD-STRELETSKI (Maire-Adjoint de 2008 à 2014, en charge des Affaires Sociales, du Logement et du Handicap).
Le centre social Escale est géré et financé par le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS) et la Ville de Belley, il propose de nombreuses activités, pour petits et grands, aux habitants de Belley et des alentours..
Il est financé pour son fonctionnement global par la Caisse d’Allocations Familiales (CAF) de l’Ain, mais également, pour certaines actions, par le Conseil Départemental de l’Ain, la Mutuelle Sociale Agricole (MSA), la Direction Départementale de la Cohésion Sociale (DDCS).
Pour mieux connaître les richesses insoupçonnées que réserve l’Escale, Ballad’Ain a rencontré Christelle Léveillé, Directrice du Centre Social et Anne Ganivet, coordinatrice des actions auprès des familles
Christelle Léveillé : Avant d’être rattaché au CCAS de la Ville de Belley en 2014, le centre social était géré par une association (Alpha 3A). Le changement a été très positif, nous avons repensé notre manière de fonctionner et remis du sens dans notre travail. Les trois équipes, famille, enfance, jeunesse, travaillent main dans la main.
Ballad’Ain : Quelle est la mission du centre social ?
C. L. : Je crois que l’on n’imagine pas le panel de nos activités… Le centre social Escale n’a pas qu’une mission de service, nous œuvrons dans un projet de citoyenneté. Notre rôle est d’accompagner chacun à être acteur, se prendre en charge, trouver des solutions par lui-même ou à plusieurs, puisque nous oscillons toujours entre les actions individuelles et collectives. Nous apprenons aux personnes à faire par elles-mêmes. Nous ne faisons jamais à leur place.
Ballad’ : Quelles activités proposez-vous tout au long de l’année ?
C. L. : Le centre social Escale accueille pendant les vacances scolaires et tous les mercredis, enfants de 4 à 17 ans, pour de l’accueil de loisirs. Le reste de l’année, nous accueillons toute personne qui franchit notre porte. Parfois juste pour boire un café, plus souvent pour un service qu’elle vient chercher et pour lequel nous l’orientons vers les bonnes personnes. Notre rôle consiste à créer du lien avec la population, ici ou sur le terrain, dans les quartiers. Aller vers l’autre, l’aider et lui apporter du bien-être.
Plus concrètement, nous proposons divers services comme « Ecrivain public » le mercredi, « Pause parents » les mardis, l’accompagnement à la scolarité 3 soirs/semaine, des cours de français, une ludothèque 1 fois par mois…
Anne Ganivet : …Et des activités comme la couture, tous les lundis, ou « l’atelier bricolo-écolo », qui permet de bricoler ensemble des petits objets du quotidien à partir de matériaux de récupération. Sans compter les actions ponctuelles comme le « troc fringues », dont la prochaine édition aura lieu samedi 10 novembre.
Ballad’ : Comment sont choisies ces activités ?
A. G. : Mon rôle est de partir des besoins (envies) individuel(le)s et de les transformer en besoin collectif. J’aide au montage de projet, j’accompagne les personnes pour construire l’action. Parfois ce sont des besoins que nous avons repérés, comme les cours de français, ou les retouches pour la couture.
La couture est une excellente activité pour faire du lien social. Il a fallu trouver des bénévoles, mais aujourd’hui le groupe est important et se « propage » dans les quartiers (Sonod, Château-Larron, Clos Morcel). Cela touche des publics divers : des personnes qui ont une machine chez elles mais ne l’utilisent pas, d’autres qui n’ont pas la place pour s’installer, des personnes seules, qui viennent partager un moment, d’autres qui veulent apprendre…
Les activités fonctionnent toujours de la même façon, en entrée libre, sans inscription. Elles rassemblent un public hétérogène, où toutes les classes sociales, toutes les cultures, hommes et femmes se mélangent. C’est aussi, parfois, juste un prétexte pour pousser la porte du centre…
Ballad’ : Combien êtes-vous dans l’équipe ?
C. L. : L’Escale compte 18 salariés, et près de 45 bénévoles ans la semaine. Ils sont essentiels dans notre fonctionnement. Les personnes bénévoles ont des compétences, la structure les aide aussi dans la reconnaissance de leurs savoir-faire.
A. G. : Ce sont essentiellement des retraités qui sont à la recherche de lien social, mais aussi des bénéficiaires du RSA, ou des mères au foyer, qui testent bénévolement une activité de reconversion avant de la démarrer à leur compte. Nous leur remettons une attestation de bénévolat, c’est un bon outil pour reprendre confiance en soi.
Ballad’ : Comment sont fixées les lignes directrices de votre fonctionnement ?
C. L. : Au sein du centre social Escale, nous ne décidons pas tout. Nous sommes force de proposition. Un collectif, appelé Comité de suivi, se retrouve tous les mois avec des membres de la structure, des élus de la municipalité et une dizaine d’habitants. Nous présentons les projets, nous validons (ou non) les choix. Toute action et tout projet sont choisis de façon collégiale. Et nous ne montons que des actions qui ont un sens pour notre public, qui partent de leurs besoins. Tous les 4 ans nous devons présenter le projet global de la structure, avec ses orientations de travail, son budget, etc. pour les 4 années à venir. C’est un gros travail qui nécessite un diagnostic sur notre territoire et au-delà.
Ballad’ : Un exemple ?
C. L. : Pour le diagnostic jeunesse, dernièrement, nous avons questionné les jeunes, bien sûr, mais aussi nos partenaires, les institutions… La jeunesse a beaucoup évolué depuis 10 ans, nous ne répondons plus au besoin. Avant nous avions à faire à des ados « consommateurs », aujourd’hui ils veulent monter des projets, aller vers la citoyenneté. Mais il n’existe pas de financement pour cela. Comment les accompagner au mieux ? Quels profils de salariés recruter ?
Ballad’ : Le Centre Social est-il plutôt à visée collective ou individuelle ?
C. L. : Le centre social, c’est l’éducation populaire à part entière, avec des valeurs telles que : « Solidarité, Laïcité, Dignité humaine et Démocratie » et une politique spécifique aux centres sociaux. La structure doit permettre le collectif, mais permettre aussi de s’en émanciper pour faire de son côté, dans son quartier, sa rue, son immeuble… C’est un peu cela la citoyenneté.
Propos recueillis par Fabienne Bouchage