En demandant fin juin son placement en procédure de sauvegarde, le fabricant de fils à tricoter Phildar a ajouté son nom à une longue liste de marques de l’habillement que la Covid-19 a gravement touchées. Si les professionnels du secteur s’entendent sur le fait qu’il faudra plusieurs mois pour identifier avec précision les conséquences du coronavirus, les prévisions ne sont pas bonnes.
La Fédération nationale de l’habillement envisage une baisse de 25 à 30% de l’activité à partir de septembre, quand le Procos*, qui défend l’ensemble du commerce spécialisé, évoque la destruction possible de 150 000 à 300 000 emplois en 2020-21.
Pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, de nombreux pays ont confiné leurs habitants et/ou fermé leurs frontières, mettant la production de textile à l’arrêt et posant des problèmes de logistique sans précédent dans l’industrie de la mode.
Qu’en est-il chez nos commerçants belleysans ? Quelles difficultés traversent-ils depuis le début de la crise sanitaire ?
Enquête (non exhaustive) auprès de professionnels souvent inquiets.
Chez “Hugo chaussures”, même en travaillant avec des marques françaises et européennes, difficile de se faire livrer : des usines ont fermé, des modèles (voire même des commandes entières) ont été annulés par les fournisseurs. Globalement, c’est près de 30% de marchandises en moins cette saison et l’incertitude plane sur la saison hivernale. Laetitia prend les choses avec philosophie et tente de relativiser : « Heureusement les clients sont là, ils étaient heureux de nous retrouver et veulent vraiment nous faire travailler. Certaines personnes ont changé leurs habitudes de consommation, nous avons gagné des acheteurs qui souhaitent soutenir le commerce belleysan ».
Dans l’habillement, les approvisionnements auprès des marques européennes semblent avoir été un peu plus faciles. Que l’on soit sur du haut de gamme comme chez “Caprices Boutique” ou des marques plus accessibles, les collections sont arrivées dans les temps.
Dans la boutique “Au bonheur des dames”, les vêtements aux couleurs chatoyantes sont soldés depuis le 15 juillet et les clientes ont de quoi trouver leur bonheur !
Chez “Vanity“, Stéphanie regarde avec un brin de dépit les étalages anormalement pleins pour la saison. Les fournisseurs n’ont pas tous joué le jeu : « il y a des marques avec qui on ne travaillera plus ».
La date des soldes, retardée pour permettre aux commerçants de rattraper le manque à gagner du printemps, ne fait pas les affaires de tout le monde.
« C’est trop tard, on vend surtout les 15 premiers jours du mois ».
Malgré les réductions, les achats dépendent de nombreux paramètres, comme la météo, le calendrier…
Pour tous, c’est la situation économique générale qui fait peur, avec une rentrée de septembre dans un contexte incertain. Alors en attendant d’y voir plus clair, c’est le « stand by »… Mais pas de démobilisation !
« Cette crise sanitaire nous a montré que l’on peut tout perdre du jour au lendemain. Alors on relativise, tant que l’on est en bonne santé… ».
* Fédération pour l’urbanisme et le développement du commerce spécialisé.
Retrouvez vos commerçants :
*Hugo Chaussures, 30 Grande Rue à Belley. *Vanity, 32 Grande Rue à Belley. *Au bonheur des dames, 56 Grande Rue à Belley. *Caprices Boutique, 50 Grande Rue à Belley.
Fabienne Bouchage