Partout en France, c’est à peu près la même chose : dans les centres-villes, des boutiques ferment, peinent à retrouver preneur, pénalisant les autres commerces. Car rien n’est pire que ces boutiques fermées avec des affichages sauvages, des gens qui urinent sur les vitrines sales… En termes d’initié, on parle de « mitage ».
Cela remonte à un peu plus d’un an. Lorsqu’elle se promenait dans les rues de Belley, Angélica Da Costa, aujourd’hui adjointe en charge des commerces, des foires et marchés, en faisait l’amer constat : les vitrines vides donnent un air triste à la ville, sans âme, et n’attirent pas les clients. « Voir toutes ces boutiques fermées, cela me rendait un peu triste. J’ai eu envie de faire quelque chose ».
Alors est née l’idée de redonner des couleurs à la ville, pour changer notre vision des choses. Comme à Agen, Lyon ou Pamiers (Ariège), où des initiatives similaires ont fleuri, Angélica Da Costa et son collègue Dominique Canot contactent les artistes locaux, qui acceptent de se mobiliser bénévolement. Une dizaine de propriétaires donne leur accord : les vitrines désaffectées serviront de supports à des œuvres éphémères.
Depuis, deux fresques ont déjà vu le jour : celle de Xavier Ridet, rue Georges Girerd, et celle de Colette Sonzogni, rue Saint Jean.
D’autres projets sont en préparation :
Eram rue de la République pour Jacques Kaminsky, l’ancien Petit Casino pour Suzanne Marechal, pour ne citer qu’eux. Le regard des passants est forcément attiré, la surprise laissant rapidement place à d’autres émotions : l’art émerveille, questionne, réconforte… selon le vécu de chacun.
Peut-être d’autres propriétaires vont-ils se manifester ?
A Pamiers (09), où les artistes ont investi et transformé les magasins vides en ateliers d’exposition, une boutique restée sans acquéreur pendant plus de quatre ans, a rapidement trouvé un nouveau locataire.
« Je ne sais pas si les peintures ont changé la donne mais nous sommes ravis que ce lieu soit réinvesti » se félicite la responsable du projet.
Pour l’heure, à Belley, on attend avec impatience les dernières créations des artistes, comme autant de remèdes à la morosité. Rue Georges Girerd, les palmiers et l’eau turquoise peints par Xavier Ridet nous invitent au voyage.
On est déjà en vacances…
Fabienne Bouchage