Aujourd’hui, dans la pratique, la collecte sélective pour tous les produits recyclables se fait de deux manières, en apport volontaire ou au porte-à-porte. Depuis le 1er mars 2018, la Communauté de communes Bugey Sud a abandonné le porte-à-porte dans les deux dernières communes où il était en fonction : exit les sacs jaunes, les habitants sont invités à déposer eux-mêmes leurs déchets dans les bacs de tri les plus proches. Une transition nécessaire, nous dit-on, vers le nouveau mode de collecte en conteneurs semi-enterrés prévu début 2019.
Si la tendance nationale est à la généralisation de l’apport volontaire, certaines communes ont fait le chemin inverse. Car l’utilisation des conteneurs semi-enterrés présente quelques inconvénients, notamment en centre-ville :
plaintes des riverains qui n’en veulent pas à côté de chez eux, dépôts sauvages, gêne pour l’accessibilité des PMR, camions trop volumineux pour les rues étroites…
Sans compter la maintenance, souvent sous-estimée : l’entretien sur le long terme coûte cher, et les vendeurs se gardent bien d’en informer leurs futurs clients !
Dans une grande ville de notre région, on a conservé la collecte des sacs jaunes dans l’hyper-centre, avec une particularité sur les mois de décembre et janvier : elle se fait en calèche ! Si l’initiative demande un peu plus de manutention (une benne passe quand même le matin tôt pour vider les bacs, l’attelage ne comportant pas de lève-conteneur), elle remporte chaque année un franc succès auprès des habitants et des clients des boutiques du centre-ville.
Cela s’apparente un peu à du « folklore », quoique…
A Ceyzérieu, Jean, en éco-citoyen responsable, a équipé son vélo d’une petite remorque pour amener ses déchets recyclables jusqu’aux bacs de tri à proximité. Il s’interroge sur le sens de cette politique : « On nous dit que cela va limiter la rotation des camions, mais si chacun prend sa voiture… ».
Tous ne font malheureusement pas preuve de la même probité.
A Belley, depuis l’arrêt de la collecte des sacs jaunes, nombreux sont ceux qui ne trient plus ; c’est bien plus facile de tout mettre dans son sac poubelle et d’attendre le passage des bennes de collecte deux fois par semaine…
S’inscrit-on pleinement dans la politique de préservation de l’environnement que l’on nous vend ?
Difficile de se positionner, tant l’on manque de recul et de chiffres pour argumenter.
Chez nos voisins Suisses, le canton de Genève mise avant tout sur la prise de conscience et le civisme de ses habitants en matière de tri et de recyclage. Les Genevois doivent s’équiper de plusieurs conteneurs s’ils veulent continuer à bénéficier de la collecte en porte-à-porte. Déchets de cuisine, déchets de jardin, papier-carton, verre… Chaque jour de la semaine correspond à une ou plusieurs collecte(s) sélective(s) selon un calendrier bien établi.
Et ça marche !
Cette politique misant sur l’incitation plutôt que sur la contrainte a pleinement prouvé son efficacité puisque le taux cantonal de récupération est passé de 10% en 1990 à plus de 45% aujourd’hui !
Une chose est sûre : quels que soient les efforts des collectivités et les systèmes de tri mis en œuvre, force est de constater une inflation persistante des volumes de déchets. Alors rappelons-nous : « Les meilleurs déchets sont ceux que nous ne produisons pas ».
Comment diminuer son volume de déchets ménagers ?
En optimisant la récupération : tri des recyclables, collecte en déchetterie, collecte du verre en conteneur, compostage des matières fermentescibles, réemploi d’objets.
En développant des actions de prévention : « stop pub » sur les boites à lettres, refus des conditionnements dans les magasins, reprise des appareils usagés lors des changements, réutilisation des objets reconditionnés et en bon état.
En remplaçant les sacs noirs par des sacs translucides, comme à Alençon : objectif ? Voir ce qu’il y a à l’intérieur de nos poubelles ! S’ils contiennent des déchets verts, du verre ou des déchets recyclables, ils ne sont pas ramassés.
Bref, en évitant le gaspillage…