A partir de la rentrée 2017, l’organisation de la semaine scolaire sur 4 jours dans les écoles maternelles et élémentaires publiques est rendue possible suite à la publication d’un décret le 29 juin au Bulletin Officiel. Une dérogation qui relance le débat sur les rythmes scolaires, laissant aux acteurs locaux la difficile tâche d’en repenser l’organisation. Si un tiers des écoles a d’ores et déjà choisi de repasser à 4 jours, les taux sont très disparates d’une académie à l’autre avec une appétence plus forte dans les départements ruraux. A Belley, la mairie a fait le choix de rester à 4.5 jours. Rencontre avec Sylvie Schreiber, adjointe en charge des affaires scolaires de la ville.
Sylvie Schreiber : « Pour la rentrée on ne change rien, on reste sur la semaine de 4.5 jours, même si la mairie se positionne sur un retour à 4 jours l’année prochaine.
Ballad’Ain : Pourquoi ne pas l’avoir fait cette année ?
S. S. : Le décret est paru tard (29 juin) donc cette question n’a pu être mise à l’ordre du jour des 4 conseils d’école de Belley qui ont eu lieu avant cette date. De plus, cela aurait impliqué des changements importants pour tout le monde avec peu de temps pour se retourner.
Ballad’ : C’est-à-dire, concrètement ?
S. S. : Pour les parents, pour notre personnel, cela engendre des modifications d’horaires significatives. Cela implique aussi les transports, car certains enfants viennent des communes extérieures ou de hameaux de Belley. Pour toutes ces raisons, nous n’avons pas voulu précipiter les choses. Et nous allons travailler dans les mois à venir avec les enseignants, les parents d’élèves, pour voir ce que l’on fait l’année prochaine.
Ballad’ : Avez-vous réalisé un sondage auprès des parents et/ou des enseignants ?
S. S. : Non, ce sera probablement le rôle des parents délégués, nous réfléchirons ensemble à la formulation de ce sondage. Nous verrons ce qui en découle, même si je pense connaître la réponse. Une majorité des gens est plutôt favorable au retour à la semaine de 4 jours.
Ballad’ : Pourquoi 4 jours ?
S. S. : Depuis le début de la réforme on entend que les enfants sont fatigués. Surtout en maternelle, mais aussi jusqu’au CE2. Ces 5 matinées étaient faites pour les apprentissages fondamentaux, mais pour des raisons logistiques il a fallu mettre d’autres activités (sport, musique…), car les après-midi sont trop courtes, on ne peut pas placer tous les primaires sur les mêmes créneaux. Du coup cela perd son sens.
Ballad’ : On est loin de ce qui se fait dans les pays nordiques…
S. S. : Exactement. Notre société n’est pas en adéquation avec ces rythmes. Les parents travaillent, le temps de collectivité des enfants a grimpé. On a eu une hausse de fréquentation de la cantine, pour les plus petits ce n’est pas très adapté.
Ballad’ : Est-ce vraiment de la compétence des municipalités de se positionner sur les rythmes scolaires ?
S. S. : Ce n’est pas aux politiques de dire ce qui est le mieux pour l’enfant, pour moi c’est de la compétence de l’Education Nationale. On nous dit que l’enfant doit être au centre de la réflexion, en fait il n’y est jamais. Chaque fois on déplace le débat. Les collectivités ont aussi leurs contraintes, de locaux, financières…
Ballad’ : Quel bilan faites-vous de ces 4 années ?
S. S. : La première année nous avons proposé de la garderie améliorée, en sollicitant nos équipes (très réactives) pour proposer des animations. Puis à l’issue d’un projet éducatif (PEDT) co-construit avec parents, enseignants et Marie Chevalier, responsable jeunesse au Centre Social, nous avons proposé des TAP (temps d’activité périscolaire) faisant appel à des intervenants extérieurs, des animateurs sportifs de la ville, des enseignants du conservatoire de musique…
Au fil des années la fréquentation a diminué, les parents se sont organisés différemment. Nous avions donc décidé d’arrêter les TAP pour revenir à de la garderie améliorée, ce que nous proposerons cette année.
Ballad’ : Les écoles environnantes se sont plutôt positionnées sur un retour à la semaine de 4 jours. Cela annonce une grosse pagaille à la rentrée avec tous ces rythmes différents…
S. S. : Cela était le cas car aucune école n’avait les mêmes horaires, et les écoles privées ne travaillaient pas le mercredi matin. Ce sera sans doute compliqué pour les associations, nous le verrons à la fête du sport. A la rentrée certains parents risquent aussi d’être en difficulté car le centre de loisirs restera fermé le mercredi matin…
Ballad’ : Quelles autres nouveautés pour cette rentrée ?
S. S. : L’école des Cordeliers verra une ouverture de classe pour les moins de 3 ans, il y a déjà une dizaine d’inscrits. Nous ne bénéficions d’aucun dédoublement pour les classes de CP à Belley car aucune école n’est classée en REP ou REP+. Par contre, l’école Jean Ferrat bénéficie d’effectifs réduits pour toutes les classes. Enfin, l’accompagnement à la scolarité CLAS organisé par le Centre Social se poursuit et bénéficiera à davantage d’enfants du primaire cette année, que ce soit pour le public ou le privé. »
+ d’infos : Consultez et téléchargez les horaires de l’école de votre(vos) enfant(s) à la rentrée 2017 sur education.gouv.fr/horaires-ecoles
Propos recueillis par Fabienne Bouchage