Henri Passin de Samissieu (un des 14 hameaux ce Ceyzérieu) est un homme discret qui ne désire pas être pris en photo, mais c’est là un peu le privilège de ceux qui sont connus et appréciés pour leur mérite. Depuis l’âge de 14 ans, tout d’abord avec son père, puis à son compte à l’âge de 34 ans et cela jusqu’à sa retraite à 60 ans en 2002, il fut Charron-forgeron…
Le charron travaille le bois, le forgeron : le fer. D’où la construction de chars, de brouettes, de roues, de herses, de manches d’outils… Et puis, également maréchal-ferrant pour ferrer les boeufs. Un travail 100 % consacré au monde agricole, cela avant l’arrivée des tracteurs.
Une vache, un cochon, des volailles, des vignes, des champs, une tournée de pains tous les mois : une vie en autosuffisance presque totale.
Comment naissait une roue, entre autres ?
L’hiver, on coupait le bois à la hache, les planches de 7 cm d’épaisseur devaient sécher sept ans de suite (un an par centimètre), d’où une belle réserve à prévoir… Ensuite, pour bâtir la roue trois essences étaient nécessaires, le moyeu en orme, les rayons en acacia, le tour de jante en frêne. A cela, pour simplifier, le bandage de fer était fixé sur le pourtour et boulonné. La soudure avait lieu à la forge. En été, le bois pouvait se rétracter, et avec l’aide de la « refouleuse » le bandage était réajusté. Évidemment, cette présentation est fort simplifiée, car chaque étape nécessitait beaucoup d’interventions minutieuses et d’outils différents devenus souvent énigmatiques pour les hommes d’aujourd’hui, comme pour la confection des moyeux.