Une émotion amplement partagée
Pour la seconde fois en ce mois de janvier, deux actualités différentes ont soulevé de vastes vagues d’émotion sur Belley et sa région. Si la première relative à la défense de la liberté d’expression relevait de la France entière, la seconde malheureusement touchait de plein fouet notre région du Bugey avec la disparition soudaine de Christian Jimenez, maire de Belley.
Pour cette disparition, là encore le cœur des citoyens a témoigné de sa tristesse au-delà du clivage politique traditionnel et superficiel. Qu’importe les idées de chacun pourvu que celles-ci reposent sur les valeurs fondamentales de l’histoire de notre société.
Christian Jimenez s’était engagé dans sa nouvelle mission pour Belley avec une grande sincérité. Au fil des mots rendant hommage à cette grande personnalité reviennent invariablement les termes suivants : dévouement, engagement désintéressé, rigueur, amour de sa ville…
Evidemment comme tout leader dans l’âme qu’il était, il avait une façon bien à lui de conduire à la réalisation des objectifs qu’il s’était fixés pour la ville. Une façon très discrète de mener la politique de sa commune : pas de grandes esbroufes, mais une avancée pas à pas, avec des mises au point simples et nettes. Le sort ne lui a pas laissé la possibilité d’accomplir cette tâche.
La vie de Belley bien sûr va continuer, sa majorité au conseil municipal reprendra le flambeau, en parallèle à l’opposition actuelle, comme il se doit en démocratie.
Un homme, une histoire
Regardons cet homme au plus près : beaucoup d’hommages ont évoqué sa vie, ses étapes comme on lit le scénario d’un film lorsque le mot « fin » s’affiche sur l’écran.
Christian Jimenez est né un 28 février de l’année 1950 à Jarrie, en Isère, petit-fils d’ouvriers immigrés espagnols. Il aimait à évoquer les origines humbles de sa famille où il fut le second né d’une fratrie de six enfants. D’ailleurs, il fut émouvant d’écouter lors de ses funérailles les témoignages de son frère et de sa sœur évoquant les moments simples d’une enfance et d’une adolescence comme les autres : cueillette de champignons, de myrtilles, périples dans la neige, pêche à la truite… à ce propos, ne pas oublier le rôle important qu’il joua au sein de la société de pêche à Belley en parallèle à son poste de dirigeant de la CNR. Il fut aussi un sportif notamment comme rugby-man.
Il intègre en 1976, et cela pour une carrière de 37 ans, la compagnie nationale du Rhône comme cadre et futur directeur de celle-ci. Une part de la popularité de cet homme revient sans doute à ce parcours professionnel d’exception conduisant un petit-fils d’immigrés aux plus hauts leviers de la vie économique et politique.
Il fonde une famille en épousant Ginette en 1985, maman d’une petite fille, Murielle, que Christian considérait comme sa fille. De leur union, naît Mathieu, très attendu et désiré par ses parents. C’est en 2008 qu’il se présente aux élections communales et qu’il devient conseiller municipal. En 2014, chef de liste, il est réélu et devient maire de Belley, il n’y a pas un an de cela… Le récit de sa vie qui semble idyllique couvre néanmoins des épreuves familiales récentes qu’il affrontait avec le courage et la détermination qui le caractérisaient, et la plupart des belleysans pour cela également le respectaient, lui et ses proches.
Un premier malaise, semblait-il sans gravité, entraîna son absence aux vœux de la municipalité en janvier, cérémonie qui fut assumée par son premier adjoint Pierre Berthet. Malheureusement une seconde attaque devait l’emporter peu après sa sortie d’hôpital.
Christian Jimenez en nous quittant est entré dans la grande histoire de Belley, et nous garderons en mémoire le sourire accompagnant les propos de confidence qu’il tenait en présence de ses amis et des personnes qu’il respectait quel que soit « le bord » comme nous disons bêtement, auxquels ils appartenaient.
Michel Bigoni
Oui un homme respectable et respecté. Un grand chef d’entreprise proche de ses collaborateurs. Christian repose en Paix, ton souvenir reste intact.