La Ville de Belley organise chaque année une soirée de mise à l’honneur des agents et du CCAS à laquelle sont conviés ceux qui ont obtenu un diplôme ou concours, les médaillés du travail et les nouveaux retraités. Cette cérémonie a eu lieu dans la salle de spectacle de l’Intégral dans la soirée du 18 février en présence de Dimitri Lahuerta, 1er magistrat et du directeur général des services, Anthony Barrillot. L’occasion d’honorer le parcours de Pierre Fucina, pour son départ en retraite.
L’homme aux mille savoir-faire tire sa révérence
Après une carrière riche et variée, faite de travail acharné, d’adaptabilité et d’un savoir-faire précieux, Pierre Fucina s’apprête à tourner une page. À 62 ans, celui qui a toujours vécu à Belley va, dans un petit mois, savourer une retraite bien méritée. Loin d’être un simple départ, c’est l’histoire d’un homme qui a marqué chaque poste par son engagement et sa polyvalence.
Un parcours tissé d’expériences
Né à Belley en 1962, Pierre n’a jamais quitté cette ville qui l’a vu grandir. Il garde de son enfance le souvenir des bals du samedi soir, des moments insouciants où la vie semblait plus simple et les gens plus patients. Après le collège, il prend la direction du service militaire à Valdahon, près de Besançon, avant de revenir travailler en tant qu’aide familial dans le débardage forestier entre 16 et 19 ans.
Sa première véritable expérience professionnelle débute en 1980 chez Salomon, à Serrières-en-Chautagne. Pendant 20 ans, il y occupe plusieurs postes, d’abord monteur puis régleur, développant ainsi une solide expertise technique. Mais en 2000, l’entreprise délocalise en Roumanie et Pierre est licencié. Plutôt que de se laisser abattre, il rebondit avec une formation en soudure à Bourg-en-Bresse, avant de travailler quatre ans chez Morel, jusqu’à ce que des allergies l’obligent à changer de voie.
Loin de s’arrêter là, il enchaîne avec la charpente chez BC Charpente à Marignieu, puis rejoint en 2012 le service environnement et espaces verts de la ville de Belley. C’est là qu’il apprend aux côtés de Dominique Fournier, dans des conditions parfois rudes : massifs, tonte, arrosage, entretien des espaces… Un travail physique et parfois ingrat face au manque de respect de certains usagers. Mais ce qu’il retient surtout, c’est le plaisir de créer et embellir, de voir son travail prendre forme sous ses mains expertes.
En 2016, il intègre le service bâtiment, d’abord pour remplacer un peintre, puis en touchant à tout : barrières, bancs, candélabres, gymnases, crèches, écoles… Toujours appelé pour donner un coup de main au charpentier, au plombier ou à l’électricien, il devient une véritable cheville ouvrière, indispensable à l’équipe.
Un homme de terrain et d’équipe
Travailler avec Pierre, c’était partager une ambiance chaleureuse et une bonne dose de camaraderie. Son absence d’aisance avec l’ordinateur faisait sourire ses collègues, mais son expertise manuelle compensait largement. Il se souvient encore avec amusement du déménagement des statues de l’ancien presbytère, (Notre-Dame de la Salette et Saint Curé d’Ars), ou bien de son collègue Michel, qu’il avait lâchement abandonné place des Terreaux. Les années ont filé, les mentalités ont changé. « Les gens sont devenus plus pressés, plus exigeants, plus tristes », confie-t-il avec une pointe de nostalgie. Belley a aussi perdu une part de son animation : le carnaval, les courses pédestres, les fêtes populaires… Autant d’événements qui manquent aujourd’hui à la ville.
Une retraite bien méritée
Désormais, Pierre aspire à autre chose. Il ne redoute pas ce départ, bien au contraire. Déjà remis à la marche, il envisage la randonnée, la pêche, et surtout de profiter de sa famille. Marié depuis 40 ans, il est père de deux garçons et grand-père d’un petit-fils, très bientôt deux. Avec son épouse, récemment retraitée, ils comptent sillonner les routes en camping-car, savourant enfin un temps libre qu’ils n’ont jamais vraiment connu.
Mais avant de refermer ce chapitre, un souhait lui tient à cœur : être remplacé. Car le travail ne manque pas, et il sait combien son équipe a besoin de renforts.
Alors que l’heure du départ approche, Pierre laisse derrière lui l’image d’un homme de terrain, humble, débrouillard et profondément humain. Un homme qui a su s’adapter à chaque tournant, développer mille savoir-faire et toujours avancer.
Un grand merci à lui, et belle retraite, Pierre !
C.P. Ville de Belley du 19/02/25