La sécheresse des mois d’été 2022 a impacté fort nos vies au quotidien, parfois par des restrictions sévères exigées, comme dans une commune, l’imposition d’horaires limités quant à l’utilisation de l’eau courante, ainsi que par des arrêtés stricts interdisant de puiser de l’eau dans les lavoirs ou fontaines… Des contraintes pour la plupart nouvelles dans le Bugey.
Certes, depuis plus de cinquante ans, le climat évolue : la moyenne des températures est à la hausse, les jours de gel et les chutes de neige diminuent, le régime des pluies et orages devient aléatoire, capricieux… Bien entendu, tout ceci sans tenir compte des années exceptionnelles semblant contredire cette étude globale.
Les sécheresses de jadis
Pour nous consoler, regardons dans le plus lointain passé, les étés les plus éprouvants vécus par nos ancêtres ! Ce travail de recherches, nous le devons à un ancien maire de Ruffieu-en-Valromey, Mr Michallet, à l’occasion de la sécheresse de 1976.
Citons les années cruciales : 658, 879, 1022, 1276, 1303, 1393,1446,1540, 1718 ou pas une goutte de pluie ne tombe pendant cinq mois, 1753, 1791, 1802, 1867 (le choléra sévit alors)… Ces chaleurs excessives entraînent parfois la mort de paysans et de bestiaux dans les champs, les terres sont comme brûlées, les sources taries, les récoltes anéanties entraînant famines avec un taux « effrayant » de mortalité…
Telle fut la terrible réalité climatique au fil des siècles.
Les jours, les mois, les années d’exceptions
Celles-ci sont nombreuses comme en 1809 où il a neigé sur le plateau de Retord tous les mois de l’année (en particulier le 23 août). Puisque nous parlons d’un ralentissement significatif des chutes de neige, sans aller si loin dans le temps, paradoxalement, en décembre 1990, la région de Belley se retrouve sous 40 cm de neige. Coupures électriques durant de longues heures, travail acharné des services de voirie, circulation très difficile à l’approche des nuits…
Remerciements
Toutes ces données sont fondées sur des relevés fournis souvent par des particuliers comme Antoine Turello qui récolta durant 40 ans des centaines de milliers de données sur le temps au quotidien.
Michel Bigoni