Il existait dans notre région dit-on autant de patois que de villages, et les habitants d’Ordonnaz par exemple avaient bien du mal à comprendre celui d’Innimond éloigné de 5km à vol d’oiseau…
Ainsi ces petites communautés territoriales jouaient sur une spécificité particulière qui les différenciaient sous de multiples variations de notre « franco-provençal ».
Alors que l’utilisation du patois à l’école au début du 20ième siècle attirait les foudres des instituteurs ô combien républicains, aujourd’hui elle revient à la mode avec la sortie de livres qui l’immortalisent. Il en fut ainsi tout d’abord sous la houlette de Jo Tronchon, avec un dictionnaire du « patois du Valromey ».
Un livre sur le patois peyriolan
Aujourd’hui, l’édition belleysanne les “Ogres de papier” publie un superbe livre sur le patois de Peyrieu, village du Bas-Bugey, à travers l’ouvrage “Peyrieu de 1800 à nos jours”.
L’histoire de ce livre débute un jour de fête dans la commune après un repas : « Qui veut voir renaître le patois de notre village ? ». Trente mains se lèvent, mais au fil du temps, seules six personnes assumeront jusqu’au bout ce lourd, mais beau labeur. Les municipalités successives, celle de Mr Blachère puis de Jean Girel soutiendront cette démarche.
Beaucoup de personnes se sont retrouvées dernièrement dans les locaux des “Ogres de papier” pour célébrer la sortie de ce livre autour des six auteurs : André Ferrand, Josette Blachère, Armand Capitan, Suzanne Réveillard, Cathy Alzieu et Marc Lapierre.
Nous fumes gratifiés d’une séance de naillage des noix commentés en Patois et de plusieurs chants et poèmes en cette langue aux consonances précieuses. Six années de travail où la vie traditionnelle de Peyrieu avant que l’oubli ne la recouvre est transcrite en français d’aujourd’hui et en patois d’hier par les dernières personnalités ayant connu ce temps de nos racines.
Le patois à l’école…
On dit que chaque matin à l’école de Peyrieu, le matin, une professeure d’école évoque le patois avec ses élèves pour indiquer le jour et le temps qu’il fait… Génial, n’est-ce pas ?
Michel Bigoni