Photo d’une pièce sorti de l’atelier de Jean-Marie et de Nicolas au temps de sa création.

Le hasard a glissé entre nos mains une publication des « cahiers du Dreffat », intitulée « les ateliers du verre et les verriers dans les forêts du Bugey central du 17è au 19è siècle ».

 Il n’est pas question ici de vouloir retranscrire l’ensemble des données fournies par ce recueil remarquable composé par Marcel Monnier, mais de donner une vision synthétique de ce que fut cet artisanat.

Beaucoup de Bugistes connaissent l’atelier précieux de verre créé par le maître verrier Jean-Marie Bizet et Nicolas Jambon à Ceyzérieu. Ce lieu perpétue la mémoire d’une douzaine de sites depuis que s’installa à Charabotte le premier maître verrier connu dans le Bugey, Daniel de Fassion, en 1662. Remarquons que tous ces maîtres verriers étaient des nobles jusqu’à la Révolution française. Cela montre l’immense respect entourant cette profession ! Un voile de mystère nimbant leur art.

Les maîtres verriers avaient le titre d’écuyer, ne payaient pas la taille, étaient dispensés d’aller au combat et leurs créations pouvaient circuler librement…

Pourquoi en Bugey ?

L’élaboration du verre à la base nécessite du sable, du fondant (cendre), de la chaux avec pour corollaire du bois et de l’eau. Bois de hêtre et eau : le Bugey en offrait quantité !

Il ne reste pratiquement pas de vestiges de ces verreries car elles étaient itinérantes et cycliques.

Consommatrice d’énormément de bois pour élever leur four à 1600 degrés, il fallait à une verrerie dix ans pour faire table rase de la forêt tout autour. Alors, elle partait ailleurs pour parfois revenir trente ans après lorsque le lieu était à nouveau boisé. Notons que le maître verrier devait choisir un lieu inhospitalier pour installer son atelier.

Quelques noms de ces temps anciens

Tout d’abord des lieux : La Berrodière à Prémillieu, Charabotte à Chaley, Chevron à Thézillieu, Le Chenay à Longecombe et le Vachat à Conand…

Puis des noms de verriers : les familles De Fassions (17è siècle), De Montorsier (18è siècle), puis Jean-Pierre Billon, Louis de Finance (18 et 19è siècle) …

Traces invisibles du passé, certes, mais qui doivent vibrer encore dans les forêts pour ceux qui savent le sans-fin des vies dites passées.

Michel Bigoni

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