A l’heure où nous publions ces lignes, la plateforme Parcoursup a délivré ses premiers résultats. Les jeunes bacheliers et autres étudiants ont jusqu’au 11 juillet pour valider leur choix, avant que la seconde phase ne commence, pour ceux qui n’ont obtenu aucun de leurs vœux.
Si l’année scolaire a été dense et sûrement éprouvante pour beaucoup de ces jeunes, leurs parents ne sont pas en reste ! Car l’orientation devient un vrai parcours du combattant, auquel la famille s’associe. Vu de l’intérieur, cela ressemble à un gros shaker chronophage mais aussi onéreux, déplacements et frais d’inscription obligent… Ajouté à cela le stress de la sélection, certains en ressortent exsangues !
Dès novembre-décembre commencent les premiers salons type salon de l’Etudiant, forum des métiers, etc. permettant de prendre un premier contact avec les écoles. Rien que dans la région Auvergne-Rhône Alpes, vous devrez souvent en faire plusieurs : Chambéry, Grenoble, Lyon, St Etienne… Une première étape importante pour défricher les possibilités offertes par le post bac, surtout quand le jeune n’a pas une idée précise de son orientation.
De janvier à mars, les établissements organisent leurs portes ouvertes, auxquelles il est de bon ton de participer. Car dans les filières très sélectives, certains donnent des points supplémentaires aux élèves qui se seront déplacés. On a ainsi pu croiser à St Etienne une élève du Havre, une autre d’Alsace, avec leurs parents, venus spécialement pour 1 heure de visite… quand la formation offre seulement 15 places ! « Surtout, parlez des portes ouvertes dans votre lettre de motivation. Citez un nom d’élève ou d’un professeur rencontré, un projet qui vous a marqué… que ce soit crédible ». Parfois, on compte pas moins de 2500 inscrits aux portes ouvertes alors que l’école n’offre que 120 places en 1ère année ! On joue des coudes, pour le moins…
Certains parents prennent des congés et sillonnent la France entière pour accompagner leur enfant et lui offrir le maximum de chances d’accéder à la formation qu’il vise. Ils sont d’ailleurs souvent plus stressés que lui/elle !
Chacun essaye discrètement de glaner « le » truc qui permettra à son jeune de sortir du lot. S’ensuit un curieux climat de compétition non assumée, discrète et feutrée… Le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ?
Tous ces déplacements ont un coût et ne mettent pas tous les candidats sur un pied d’égalité. D’autant plus que pour valider les vœux sur Parcoursup, certains devront s’acquitter de « frais de dossiers » qui peuvent être conséquents : 150 euros en moyenne pour Sciences Po (les élèves boursiers en sont exonérés), 37 euros pour une école d’architecture… sachant que l’élève formule jusqu’à 10 vœux et 20 sous-vœux, la note peut vite être salée !
Entre la clôture des vœux le 4 avril et l’annonce des premiers résultats le 30 mai, les élèves ont pu être sélectionnés pour des entretiens et/ou des concours, une étape essentielle dans le processus de sélection. Re-déplacements, avec parfois trajet(s) en avion et/ou en train, nuit(s) d’hôtel, etc. Une candidate enchaînait sur un même week-end des entretiens à Nantes, St Etienne et Grenoble, quand une autre allait de Lille à Marseille, en passant par Clermont-Ferrand…
Juin, on touche au but. Avec, on l’espère, l’admission dans la formation de son choix. Reste un ultime combat : trouver un logement dans la ville qui accueillera son enfant l’année prochaine. Pas sûre que ce soit plus facile !
Les parents auront bien mérité leurs vacances…
Fabienne Bouchage