Le souffle de la grande Histoire sur le quotidien d’un paisible village bugiste est typique de la vie de l’Hôtel Berrard. Pour autant, la vie locale y a aussi joué un rôle important. L’historiette suivante se déroula le dimanche 21 août 1938 :
le départ en retraite du bon docteur Jean Carron. Dans un livre dont nous parlerons plus tard, Jean Berrard, le successeur de Louis et Joseph, raconta la longue journée qu’il passa, tout jeune enfant, avec le docteur pour soigner un fermier au plus haut du Valromey.
Il concluait ainsi : « Notre odyssée se termina à la nuit tombante avec une douzaine d’œufs pour tout émolument. Cette époque fut, à mes yeux, celle du dévouement, de la solidarité et de la générosité sans calcul. Je me promis d’en conserver l’esprit dans mon métier d’hôtelier. »
Le menu choisi pour le départ à la retraite du docteur fut local jusqu’au bout du dessert : truite de l’Arvière, poulet du Valromey aux morilles du Forestel, haricots au beurre de montagne, caneton à la Brillat-Savarin, pommes collerettes « sur Tornave », fromage de Chavornay, fruits de Nérétan, gâteaux de la Mère Prusse.
Au dessert, le président du syndicat d’initiative se leva et déclama en l’honneur du docteur quelques alexandrins retentissants : « Ceux qui loin de la ville et de son tintamarre/Aspirent au grand air, au calme, à la beauté/Sont donc bien inspirés de choisir Artemare/ Pour y faire un séjour, l’hiver comme l’été… »
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