Belley, possède une dimension historique offrant aux promeneurs inspirés des espaces d’une intimité profonde, mystérieuse parfois.
Ainsi au fil de ses balades dans la ville, ils pourront même côtoyer un passé si lointain qu’il permet aux rêveries les plus audacieuses d’élargir le champ des théories classiques.
Ainsi, dans le parc Jean-Pierre Camus espace paradisiaque de la ville de Belley, derrière l’évêché, repose ce que l’on appelle « une pierre à cupules ». Elle fut découverte en 1909, près de l’ancien lac de Bart sur un flanc de collines. Il s’agit d’un bloc de grès, dit houiller, laissé par le glacier du Rhône et creusé par les hommes de jadis de neuf cupules ou petites cavités rondes. Elle fut classée Monument Historique en 1920. Ces pierres à cupules sont considérées par les préhistoriens les plus audacieux comme le reflet du ciel !
Si nous passons beaucoup de notre temps, les yeux rivés sur nos écrans, nos lointains ancêtres regardaient la course des étoiles la nuit venue et en tiraient un enseignement profond sur les cycles de la vie.
Le rythme des saisons
Pour les hommes du néolithique, les Pléiades scandaient la période des semailles et des récoltes. Le retour de l’amas, au-dessus de l’horizon nord-est (en soirée) correspond à l’automne, aux récoltes et son départ au nord-ouest, au printemps (le matin), aux semailles.
Elles sont formées de sept étoiles visibles : Alcyone, Mérope, Electre, Celeno, Taygète, Maïa et Astérope, deux autres étoiles les bordent : Atlas et Pléioné, leurs parents. Ces sept jeunes femmes poursuivies par Orion furent transformées en colombes par Zeus, puis en étoiles, pour échapper à leur agresseur.
Pourquoi pas ?
Tiens, amusons-nous un peu et rendons à notre Bugey sa dimension mythologique ! Les neuf cupules de la pierre renvoient, n’en doutons pas, aux neuf étoiles des Pléiades, donc au savoir des hommes de la préhistoire. Tous les peuples premiers du fin fond des âges ont vu dans Sirius, Orion et les Pléiades, les maîtres-d’œuvre des cycles de la vie humaine, principalement agricoles, mais cela dès le paléolithique.
Imaginons la scène suivante : un druide, aux doctes savoirs, près de cette pierre symbolique sur un lieu stratégique d’observation du ciel, avertit sa peuplade du début et de la fin du cycle agricole. Cela en un temps où la terre et le ciel étaient reliés par un lien sacré.
Michel Bigoni