Croyez-vous que les traditions dans le Bugey se perdent ? Nous ne sommes pas dans une mégapole mais dans un terroir qui perpétue ses activités ancestrales et les fêtes qui les accompagnent et les consacrent.
Nous vivons dans un pays de vignobles et forcément quelques célébrations leur sont dédiées. Notamment la plus célèbre à la Saint Vincent…
Son origine
Au cours des années 304 et 305, plus d’un millier de chrétiens périssent en Espagne sous la torture. Vincent, diacre de Saragosse, fut mis à mort à Valence (Espagne) avec son évêque Valère après avoir été suppliciés. Malgré ses souffrances, il chantait, riait et répondait avec humour aux humeurs de son tortionnaire. C’est sans doute pour cette bonne humeur et ce courage qu’il fut choisi comme le saint-patron des viticulteurs. Autre explication : le « vin-sang » unit le vin et le sang dans la symbolique chrétienne (langue des oiseaux).
Son culte s’étendait à la totalité de l’empire romain dès l’époque de saint Augustin (354-430). L’iconographie le représente, en habit de diacre encadré de deux ceps de vigne portant des grappes de raisins.
Mais plus simplement cette date marque pour la vigne, la fin du repos hivernal : bon Saint-Vincent, homme puissant, fais monter la sève au sarment.
Aujourd’hui…
Choisissons Rossillon au joli passé de petites vignes, alors qu’aujourd’hui il ne reste qu’un seul viticulteur pour consommation familiale. C’est sous l’impulsion du maire, Georges Bouvier et du comité des fêtes et de la pétanque présidé par Christian Bouvier que chaque année à la salle communale se déroule une soirée en l’honneur de Saint Vincent.
Sous cette forme ouverte à tous, notamment aux jeunes, cette célébration a lieu depuis 1973. Avant, elle était réservée aux anciens qui se réunissaient dans la demeure de Madeleine Lançon.
Désormais on y déguste un bon repas mijoté par les amis locaux, on y chante aussi avec cette année la talentueuse « grande Béa », on y danse… Et l’on y joue également, car un jeu de questions est proposé par le maire pour gagner des trognons !
C’est Christine Chaboud qui gagna le concours sans rien remporter en fait (même pas un trognon de pomme)! L’important étant de participer, de s’amuser, de partager sous quelques sarments accrochés au-dessus des convives !
Michel Bigoni