Nous retrouvons Dimitri Lahuerta le Maire de Belley pour évoquer ses deux premières années de mandat et ses projets d’avenir pour Belley.
Ballad’ain : En décembre dernier, vous inauguriez le nouveau réservoir d’eau potable de Champeillon, pour un investissement de plus d’un million d’euros ; la halle Gonnet est actuellement en travaux pour achever sa rénovation… de gros travaux pour ce début de mandat, mais vous ne comptez pas en rester là ?
Dimitri Lahuerta : « Effectivement, de gros chantiers nous attendent comme celui de la revitalisation globale de la ville de BELLEY, avec la requalification des friches du Bar des Aigles, du Tanneur… C’est aussi le projet de réaménagement des quartiers du Chapitre et de l’Amitié. Il y aura les futurs travaux de la place Baudin et ses abords, avec une attention particulière sur la végétalisation, le parvis de la Cathédrale… L’ancien hôpital aura aussi toute notre attention avec désormais 3 projets sur le site. Il nous faut créer de l’offre immobilière attractive de type tertiaire en coeur de ville pour éviter l’implantation d’activité en périphérie. C’est aussi proposer des logements neufs de gamme intermédiaire en centre-ville. Quant au projet majeur du mandat, à savoir la plaine sportive, il commencera avec des premiers travaux sur 2023.
Ballad’ : Les Belleysans seront-ils consultés pour tous ces projets ?
D. L. : Nous le faisons actuellement pour le réaménagement de la place Baudin, nous avons déjà organisé deux séances de concertation avec les habitants et les commerçants. Nous allons continuer cette méthode. De manière générale nous faisons appel à des experts pour réfléchir avec nous à des scénarii d’aménagement que nous présentons ensuite aux parties prenantes du projet.
Ballad’ : Votre début de mandat a paru assez « animé » au niveau de la salubrité…
D. L. : … et des fameux PAV (point d’apport volontaire) qui ont tant fait débat !
Il a fallu « muscler notre approche » pour éviter l’encombrement, les mauvaises pratiques et les dépôts sauvages au pied des PAV. En lien avec la communauté de communes BUGEY SUD, qui a la compétence en la matière, nous avons augmenté le nombre de PAV à BELLEY et informé la population sur la réglementation, avec la possibilité de sanctionner les mauvaises pratiques. Cela a pris du temps et nécessité une présence importante sur le terrain, qui porte aujourd’hui ses fruits même s’il reste du travail.
Ballad’ : Côté événementiel, un vent de renouveau souffle sur certains des rendez-vous préférés des Belleysans…
D. L. : L’évènementiel a été complètement repensé, en effet : les Epicuriennes, festival de la gastronomie (anciennement Entretiens de Belley), le marché de Noël, la fête de la musique, les Estivales… L’été dernier les Belleysans et les touristes ont pu découvrir le son et lumières au Palais Episcopal dans le cadre du festival Région des Lumières. Je remercie encore la Région Auvergne Rhône-Alpes d’avoir parié sur Belley et proposé ce spectacle de grande qualité.
Durant la crise sanitaire nous avons aussi ouvert gratuitement nos salles aux artistes du spectacle vivant. Cette initiative a été très appréciée, cela nous a permis de tisser du lien, d’envoyer un message au monde de la culture. Aujourd’hui, nous avons de bonnes retombées de tout le travail effectué dans le secteur culturel grâce à l’implication de tous : élus, agents de la ville, partenaires et bénévoles.
Ballad’ : Vous travaillez à rendre la ville de Belley plus attractive, avec l’arrivée de la fibre notamment, quasi-incontournable aujourd’hui. Comment faire pour attirer de nouveaux habitants sur notre territoire, en particulier des jeunes ? Une résidence pour étudiants, par exemple ? Une école hôtelière ?
D. L. : C’est un combat que je porte de très longue date, le projet d’une résidence hôtelière sociale moderne. Il nous faut une solution de logements meublés pour répondre aux besoins des stagiaires, des alternants, des travailleurs en CDD… le rôle que jouait la résidence St Anthelme autrefois. Cela pourrait être une des pistes pour la reconversion de certains nos quartiers ou friches. Pour l’école hôtelière, cela pourrait s’inscrire dans le rapprochement des lycées professionnel et général, si l’étude des besoins va dans ce sens.
Ballad’ : Quels projets à destination de nos adolescents ?
D. L. : Le schéma de la plaine sportive (qui a été présenté le 12 décembre en conseil municipal et que chacun peut visionner sur la chaine YouTube de la ville) est un projet phare avec un budget de 5,5 millions d’euros pour réaménager tout cet espace. Les zones libres pourront accueillir un skate park, un terrain de basket à 3, un pumptrack … Différents lieux pour le sport et d’autres activités. Nous proposons également une aide financière au permis de conduire : pour 50 h de bénévolat effectuées, la ville finance 350 € pour le permis. Côté accueil de loisirs, nous travaillons à mieux structurer notre offre, en anticipant davantage le recrutement des animateurs BAFA (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) et en valorisant leur salaire. Il nous faut une offre pour les adolescents et pré adolescents plus attractive, c’est en cours au niveau du CCAS (Centre Communal d’Action Sociale).
Ballad’ : Nombre de nos lecteurs sont sensibles à la cause animale. Il n’y a actuellement aucun lieu pour accueillir les animaux errants sur le territoire. Pourquoi la taxe fourrière n’est-elle pas versée aux associations de protection des animaux qui oeuvrent sur le terrain ?
D. L. : Je suis souvent sollicité à ce sujet, or je rappelle que c’est une compétence qui ne relève pas de la commune, mais bien de l’intercommunalité. Interpelés sur le sujet à plusieurs reprises par mes services, aujourd’hui des solutions sont trouvées à leur niveau et nous aurons enfin un lieu adapté pour accueillir les animaux errants et assurer une meilleure prise en charge.
Ballad’ : Depuis le 1er décembre, la ville expérimente l’extinction de l’éclairage public de 1h à 5h45 dans l’hyper centre, de 23h à 5h45 à l’extérieur. C’est le scénario envisagé pour les années à venir ?
D. L. : Nous avons fourni une réponse à la crise énergétique actuelle avec notre plan d’économie d’énergie renforcé. L’extinction de l’éclairage public est en test jusqu’au 1er mars prochain. Nous avions déjà mis en place le remplacement des ampoules classiques par des LED et remis toutes nos armoires électriques aux normes. Nous allons doubler nos objectifs en remplaçant 400 LED par an (au lieu des 200 prévues initialement) sur les 3000 points lumineux existants. Les LED nous permettront une plus grande souplesse, on peut commander l’éclairage depuis un smartphone, gérer la luminosité et la programmation… Sur l’hypercentre j’aimerais conserver un minimum de lumière car avec sa densité de population, on ne peut pas le traiter comme dans une zone rurale. On fera le bilan fin mars, les Belleysans peuvent toujours donner leur avis sur le site internet de la ville ou par mail à eclairage@belley.fr
Ballad’ : Vous ferez votre bilan de mi mandat cet automne, en attendant comment les Belleysans peuvent-ils échanger avec vous ?
D. L. : Pour le bilan de mi-mandat, nous organiserons une réunion publique cet automne, nous ferons le tour des quartiers. Pour le reste, comme d’habitude, nous assurons tous les 1ers samedis du mois une permanence en mairie de 9h à 12H pour rencontrer les habitants. Je reçois chaque semaine également et nous relancerons notre « café rencontre » sur le marché le samedi matin 29 avril de 9h à 12h, pour des échanges plus informels. Les Belleysans s’expriment déjà largement, l’enquête lancée sur la mobilité l’a bien montré, avec plus de 700 retours, ce qui est très positif ! Pour finir, je les invite à suivre nos actions lors des conseils municipaux : nous avons investi dans du matériel pour une meilleure retransmission en direct sur FACEBOOK. Les vidéos sont ensuite disponibles à tout moment en replay via la chaine YouTube de la ville. »
Propos recueillis par Fabienne Bouchage