Étrange impression lorsque ce matin du 31 mai 2015 je découvre mon petit « tracteur » (tondeuse autoportée) complétement carbonisé et abandonné, en prière ou presque, au pied de la Croix de Chatonod. Stupéfaction d’abord puis incompréhension : mais qu’est-ce qu’il fabrique ici et dans cet état ?
Après vérification, afin de m’être assuré qu’il s’agit bien de mon propre matériel, il ne me reste plus que la tristesse du moment avant l’épisode pénible de l’incompréhension. On me raconte qu’il a été retrouvé dans un champ en contrebas, encore fumant ou presque, entouré de foin sec fraîchement coupé et miraculeusement préservé de destruction par la rosée du matin ou par son large épandage. Qu’il s’agit là d’une malveillance de personnages sournois et vindicatifs voués à la destruction de ce qui subsiste encore de relationnel possible dans l’esprit des victimes déclarées. Selon ce que j’écoute de surprenant, j’apprends que l’on en veut terriblement au coupeur de foin menacé et que pour incendier sa belle récolte on a décidé de voler mon petit « tracteur », de le précipiter dans le pré ciblé et de le brûler, in situ, en espérant que la suite aura des conséquences catastrophiques. Point à la ligne !
Une façon un peu bizarre et bien compliquée pour réaliser ce qu’une simple allumette pourrait provoquer de semblable, mais dans du foin regroupé et non étalé, si l’intention nuisible existait vraiment. Un peu comme si un fumeur invétéré décidait de mettre le feu à la bicoque du voisin pour pouvoir allumer sa clope…..
On voit bien que tout cela n’est pas très raisonnable et qu’un peu de bon sens devrait nous ramener dans une réalité beaucoup plus tangible. Le fait est qu’Il existe une menace qui pèse sur la tranquillité de notre communauté par des actions qui peuvent compromettre nos propriétés, voire notre sécurité. Je crois que mon terrain a été visité par de tristes sires lesquels désiraient subtiliser mon matériel et que pour des raisons que j’ignore leur opération a été contrariée. D’où la décision de brûler sur place l’objet convoité, peut-être pour faire disparaitre toutes traces d’identification. Je peux me tromper, certes, mais c’est ce que je pense. Ce qui veut dire que nous devons être vigilant, que l’accès ouvert au sud du village de Chatonod n’est pas garanti d’inviolabilité et que nous devrons intégrer ce facteur de risque dans nos préoccupations. Une recommandation qui n’est pas destinée à créer de psychoses traumatisantes préjudiciables à notre tranquillité précieuse mais qui demande une certaine attention. Par ailleurs, je veux bien croire qu’il n’existe pas dans nos petits villages d’âmes suffisamment négatives capables de telles malveillances. Ceci afin de calmer les esprits chagrins.
Quant à moi, le principal sinistré du jour, il ne me reste plus qu’à négocier l’achat d’une nouvelle machine. Bye bye : « Oh mon petit « tracteur » fidèle, je t’aimais bien tu sais ! »
Paul Gamberini