Chez Sylvie et Serge, 20 ans d’activité !
Il existe des boutiques où les petits plaisirs se conjuguent avec d’autres, plus nombreux, qui croissent dans la diversité des offres et qui peuvent atteindre, parfois, les dimensions extraordinaires de grands ou de très grands bonheurs. Il en va ainsi dans celles des buralistes ou chacun peut trouver la nature de ses plaisirs, entre ceux qui s’épuisent rapidement dans la fumée d’une cigarette ou d’un cigare, mais en abandonnant le goudron, et ceux qui consistent à gratter un ticket prometteur de richesse bien capricieuse, en passant par ceux qui permettent de parcourir des revues aux textes hermétiques, rédigés pour tout comprendre de ce que l’on a pas forcément envie de comprendre. Cela dans des ambiances sympathiques, quand les discussions se font dans la précipitation des transactions, de façons courtoises, amicales avec les sourires réconfortants qui s’accordent, si bien, aux commerces de proximité. Ce sont des moments précieux qui font bafouiller, souvent, dans les réveils difficiles des petits matins frais et qui recadrent la clientèle concernée pour la remettre dans le droit fil, salutaire hygiénique et bienfaisant, de la bonne humeur. C’est comme cela que tout ronronne dans notre environnement naturel avec des habitudes qui s’inscrivent dans l’inconscient pour en faire une sorte de dépendance.
Et il en va ainsi dans la boutique de Sylvie et Serge, buralistes, Place des Terreaux de Belley, où tout fonctionne de façon égale, sans turbulence notable, où l’accueil est immuable et où les événements ne semblent pas contrarier le caractère chaleureux des comportements. On rentre dans l’établissement la mine tristounette et on en ressort le sourire aux lèvres.
Voilà mais parfois, rarement mais parfois, le hasard capricieux s’amuse à déranger l’ordre des choses à la manière de cet événement qui vient, discrètement, de s’inscrire dans la belle histoire de Sylvie et de Serge, avec une nouvelle qui illumine leur imagination et qui réveille leurs émotions. Quand leur boutique se transforme soudainement en véritable caverne d’Ali Baba avec la certitude du gros lot (1 million d’Euros) gagné ici et qui s’invite dans la magie de leurs affaires : comme une sorte de porte-bonheur, désormais attaché à l’édifice. Bien sûr, l’heureux gagnant reste discret, et on le comprend, mais pour les tenanciers de la boutique une telle somme, qui transite virtuellement dans leurs murs, ça doit transpirer des odeurs qui s’éloignent de celles du tabac et qui doivent faire rêver l’imaginaire vers des possibilités qui sentent l’air parfumé des embruns et qui brillent de lumières magiques liées aux rivages marins. Gageons que Sylvie et Serge retrouveront leurs esprits et qu’ils feront en sorte d’influencer le sort, de nouveau, pour satisfaire d’autres candidats au bonheur, quelle que soit la somme. On peut toujours rêver, grâce aux buralistes !
Paul Gamberini