Comment expliquer que plus de 450 personnes se soient rendus à la salle de l’Intégral pour rendre hommage à un accordéoniste bas-bugiste : Louis Bert (1920-2009), originaire de Talissieu ? Sous l’égide de Colette Michel sa fille, ce fut un grand moment d’émotion musicale. Il est impossible dans le cadre de cet article de citer tous les groupes musicaux, les chorales sous la direction de Joël Durandet. Citons tout de même les brillantes musiciennes que sont Émilie et Amandine Jaulmes, petites-filles de Louis, et Marie Nassauer, son arrière-petite-fille.
Le Bugey trouve son troubadour
Peu de chansons issues d’un temps lointain glorifient notre Bugey, il a fallu attendre 1957 et 1958 pour que Louis Bert compose les musiques et que Jean Bernard écrivent les paroles de celles qui deviendront les hymnes de notre région :
‘’Joli Bugey’’ et ‘’Montagnes de mon Bugey’’. Quelques décennies après leur création, ces deux chansons semblent exister depuis toujours. Il n’est pas une assemblée des Commandeurs de l’ordre du Bugey, ou de fêtes du four entre autres sans que s’élèvent ces chants émouvants jusqu’à faire monter jusqu’aux yeux quelques larmes…
« J’abandonne la musique avant que celle-ci m’abandonne »
A 41 ans, cet accordéoniste professionnel pressent que la vague yé-yé balaiera son art et les festivités qui l’accompagnent et il se retire à Chamonix, sans abandonner toutefois son Bas-Bugey natal et le café restaurant, certes fermé, mais toujours resté inchangé jusqu’à présent ! Ses amis enregistreront un CD de ses compositions et Louis Bert recevra la médaille de la «SACEM». Ses deux chansons «phares» n’ont pas cessé de croître en popularité ! ‘’Montagnes de mon Bugey’’ aujourd’hui traduit en patois s’inscrit dans une intemporalité bienheureuse de notre terroir. Et contrairement aux craintes de Louis Bert, l’accordéon ravit toujours nos cœurs…
Michel Bigoni