Alors que le salon Bugey-Expo 2015 à Belley met en valeur les métiers de la pierre, comment ne pas évoquer une de nos richesses régionales dont la notoriété a depuis longtemps franchi les océans : la pierre d’Hauteville.
Son côté ambré et sa texture fine, sa résistance, son homogénéité et la relative facilité à la travailler explique cette belle réputation et cela depuis 1840.
On la trouve dans des bâtiments prestigieux tels que l’Empire State Building et le Capitole à Washington, l’escalier de la Maison Blanche, le Palais Impérial de Tokyo, le Palais de l’Escurial en Espagne, le Palais de Chaillot à Paris, l’autel de la Basilique Souterraine de Lourdes parmi tant d’autres…
Sa prospérité ne faiblit pas avec les carrières Rivat et Vincent et l’installation de deux tailleurs de pierre à Hauteville et à Champdor…
En fait, il lui a fallu bien des qualités pour résister aux bouleversements accompagnant la mondialisation !
Prenons l’exemple des carrières de granits de toute beauté de Bretagne ou de Normandie qui fournissaient les pavages, les dallages des villes françaises et européennes au dix-neuvième siècle : elles ont été fermées…
La raison d’un tel raz de marée est une législation de plus en plus pointilleuse, asphyxiante, démesurée qui ne semble avoir d’autres ambitions que le démantèlement de nos économies locales.
Les granits italiens, sardes ou portugais subissant les mêmes charges de sécurité et de taxes, il est fait appel aujourd’hui à l’Inde et à la Chine !
Et puis, dans ces conditions, les banques frileuses d’aujourd’hui ne sont plus prêtes à assumer les risques d’investissements dans les carrières de pierre taillée qui doivent à peu près se limiter à huit en Rhône-Alpes…
Nous avons quitté « l’âge de la pierre taillée » d’après les historiens, mais cette vocation de notre patrimoine naturel, signe d’éternité au niveau de nos œuvres et de nos créations perdurera et continuera à nous fasciner, comme la pierre d’Hauteville devenue emblématique partout dans le monde.
Michel Bigoni