Imaginez une châtellenie Savoyarde du XIVème siècle, construite aujourd’hui en terre du Bugey, mais avec des outils et techniques du Moyen Age… Ce rêve un peu fou est né de l’imagination d’un amoureux d’histoire médiévale, qui œuvre depuis 2010 à sa réalisation. Un projet singulier et porteur de valeurs (patrimoine, valorisation des savoir-faire, pédagogie, insertion professionnelle…) qui pourrait avoir un rayonnement important et contribuer à la notoriété de notre territoire.
Les premiers pas
Pour lui, tout a commencé par un coup de foudre. Lorsqu’il visite pour la première fois le chantier médiéval de Guédelon, dans l’Yonne, Régis Navarro, ingénieur en matériaux de formation, perçoit comme une évidence : il aurait aimé en faire partie. Alors, à 36 ans, libéré de ses obligations professionnelles et aguerri à la conduite de projets (informatiques), ce passionné de techniques de construction ancestrales décide tout bonnement de rameuter quelques copains et de lancer sa propre aventure… Nous sommes en 2010, le projet démarre.
Sur les 12 sites envisagés en RhôneAlpes, c’est finalement la commune d’Aranc, sur le plateau d’Hauteville, qui est choisie. Montcornelles répond à un cahier des charges de développement proche de celui du Bugey, il s’appuie sur le travail de la pierre et du bois, des savoir-faire essentiels pour ce territoire. Le terrain fait 13.6 hectares, c’est ici que le chantier va s’implanter. Commencent alors de longues et fastidieuses démarches administratives : études d’opportunité, de faisabilité, d’impact environnemental, puis dossiers auprès des préfectures… En parallèle, le collectif se développe ; la structure juridique porteuse du projet sera une Société Coopérative d’Intérêt Collectif (SCIC), structure permettant d’associer toute personne voulant faire avancer le projet.
L’association Bugey chantier médiéval organisera l’animation et l’approche bénévole du chantier, même si ce sont des salariés qui en assureront l’essentiel du travail.
Un voyage dans le temps
Montcornelles, c’est donc d’abord un voyage dans le temps. Nous sommes dans la première moitié du XIVème siècle, en pleine période de conflit entre la Savoie et le Dauphiné, dans un village de montagne associé à la seigneurie de Thoire-Villars. Pour être tout à fait rigoureux, les porteurs du projet se sont assuré une caution scientifique et historique avec le soutien et l’accompagnement de spécialistes (professeur honoraire en histoire de l’art et archéologie, architecte du patrimoine, expert en chantier médiéval…).
Début 2017, débutera un chantier hors normes, prévu pour une durée de 30 à 40 ans… Contrairement à la plupart des chantiers de construction, Montcornelles sera ouvert au public, d’avril à octobre, dès 2018. Si la construction n’a pas forcément d’intérêt (il reste plusieurs villages médiévaux ou quasi-médiévaux dans la région comme Perouges, Ivoire…), la valorisation des savoir-faire, la maîtrise du geste des artisans en présentent davantage : la transmission d’un bien immatériel, notamment. L’une des vocations premières du chantier est de montrer et expliquer à un public le plus large possible des savoirfaire ancestraux, « le patrimoine par tous et pour tous ».
2017, la première pierre…
Pour Régis Navarro comme pour tous ceux qui oeuvrent dans le collectif, il est grand temps de sortir des cartons et de se frotter au terrain. Ils sont prêts. D’ici la fin de l’année, ils lanceront une campagne de financement participatif, l’occasion pour le grand public de prendre part au projet en participant à sa gouvernance. L’aventure ne fait que commencer…
+ d’infos : www.montcornelles.fr
Fabienne Bouchage