Dossier de presse

En 2014, a débuté le cycle des commémorations nationales et internationales du Centenaire de la Première Guerre mondiale. La Ville de Belley a souhaité s’y associer en proposant un programme complet d’animations qui se dérouleront entre le 4 et le 14 novembre 2014. A cela, trois raisons principales :

Une politique mémorielle forte

A travers ces commémorations, la collectivité souligne son engagement pour une politique mémorielle forte et participative, en invitant les citoyens à se rassembler autour d’un héritage commun. En associant sur ce même projet toutes les générations, elle espère transmettre aux plus jeunes un des pans essentiels de l’histoire nationale et locale ainsi que les valeurs qui y sont liées.

Belley, ville de garnison

Belley a longtemps accueilli des soldats, notamment à la caserne Sibuet (actuel emplacement de la gendarmerie) construite en 1875 sous l’impulsion du général Boulanger commandant du 133e Régiment d’Infanterie. A la veille du déclenchement de la Première Guerre mondiale, elle sert de site de cantonnement et d’entraînement à une partie du 133e RI, représentant environ 3 500 hommes. Près de 2 000 d’entre eux perdront la vie aux combats, essentiellement des agriculteurs et des ouvriers de la région.

Un trésor historique et patrimonial

Le signalement de l’existence de tranchées d’exercice et d’une butte de tir en forêt de Rothonne par l’ONF en 2012, a donné une raison supplémentaire à la Ville de mettre en place un programme de commémorations.

La forêt communale de Rothonne à Belley recèle un trésor historique et patrimonial qu’il convenait de valoriser au nom de la mémoire collective : des tranchées d’entraînement et une butte de tir utilisées notamment par les hommes du 133e Régiment d’Infanterie avant leur départ pour le front.

Le dossier, initialement suivi par Philippe Rodriguez, a obtenu le label Centenaire de la part de la Mission nationale, commission interministérielle.

Deux évènements phares viendront ponctuer les commémorations : la création d’un Parcours du Poilu du 133e RI en forêt de Rothonne, circuit pérenne qui permettra d’observer les tranchées d’exercices et la butte de tir et une exposition composée de panneaux explicatifs et illustrés ainsi que d’objets généreusement prêtés par des familles, relatera la vie du régiment et des civils à Belley durant la Grande Guerre.

Le Parcours du Poilu du 133e RI

Réhabilitation et valorisation de la forêt de Rothonne

Depuis 2009, la forêt communale de Rothonne fait l’objet d’une réhabilitation dont le but est d’ouvrir cet espace naturel et d’y faire cohabiter toutes les populations et les activités.

Un programme pluri-annuel de travaux a été enclenché avec pour première tranche la mise en place en juin 2012 de nouveaux aménagements visant à rendre les lieux plus accessibles et ludiques.

En partenariat avec la Région Rhône-Alpes, le Conseil général, le Programme Leader et l’Office National des Forêts (ONF), sept agrès ludo-sportifs ont été installés sur le chemin principal, long d’un kilomètre et dont le revêtement a été modifié pour faciliter la circulation des poussettes et fauteuils roulants. La plupart d’entre eux ont été conçus pour être accessibles à une large majorité de personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap. Composés principalement de bois, un matériau renouvelable et durable, ils ont été réalisés spécialement par une entreprise locale (Pic Bois à Brégnier-Cordon).

Ces agrès font partie intégrante d’un parcours découverte appelé « défi nature » dans lequel les enfants doivent résoudre une enquête en glanant des indices au niveau des agrès. La solution leur est révélée en fin de parcours, dans le bureau du détective.

En parallèle, huit places de parking supplémentaires ont été créées à l’entrée de la forêt dont une réservée aux personnes en situation de handicap. A proximité, des tables dédiées au pique-nique ont également été conçues pour être accessibles aux personnes en fauteuil.

L’arboretum, en place depuis plusieurs années, a, lui aussi, fait l’objet de travaux. Composé de sculptures sonores en bois, de postes d’observation des oiseaux et de panneaux d’interprétation d’essence des arbres, il n’était jusqu’alors pas facilement accessible aux personnes à mobilité réduite. Pour y remédier, différents aspects ont été améliorés comme le dévers, la pente, la largeur du sentier et la granulométrie.

Le signalement par l’ONF en 2012, de l’existence de tranchées d’exercices et d’une butte de tir ayant servis à l’entraînement des soldats du 133e RI, et la perspective des commémorations du Centenaire ont naturellement dirigé les élus vers un projet de valorisation de ce patrimoine mémoriel. Outre le fait de donner une dimension plus historique à la forêt de Rothonne, ce projet donne l’occasion de rendre hommage aux hommes du 133e RI car peu de traces de sa présence à Belley subsiste aujourd’hui hormis une rue qui porte son nom, un bâtiment de l’ancienne caserne Dallemagne et une inscription sur le monument aux morts.

La tranchée de tir, sa butte et la tranchée d’exercices

La création de la tranchée de tir avec sa butte correspond à l’arrivée du 133° RI à Belley, entre 1870 et 1880. Elle servait à l’entrainement des soldats au tir au fusil. La construction maçonnée de cette tranchée d’exercices et la qualité des matériaux utilisés qui ont résisté au temps démontrent le savoir-faire militaire de cette période.

La protection des soldats par des tranchées a toujours fait partie de leur instruction. Celles de la forêt de Rothonne, qui n’appartient pas aux champs de bataille, ont été réalisées dans le cadre de cette formation, pendant toute la durée de la présence du 133 à Belley, avec plus d’intensité certainement au moment où la doctrine de l’offensive à outrance a fait place à celle de l’enfouissement dès la bataille de la Marne en 1914.

Son existence dénote la prise en compte sur le terrain de la doctrine stratégique française de l’Entre-deux-guerres : une volonté affirmée de privilégier la stratégie défensive (ce qui explique à la fois la ligne Maginot et la « Drôle de guerre » de 1939-1940).

Quant aux tranchées d’exercices, elles ont été creusées pendant la guerre, il s’agit alors d’un dispositif utilisé pour l’entraînement des nouvelles recrues avant leur départ pour le front.

La tranchée d’exercices située dans la forêt communale de Rothonne à Belley est l’une des rares traces de ce type d’équipement que comptaient les forêts françaises dans la première moitié du XXe siècle. Etant donné l’éloignement des champs de bataille, il s’agit d’une tranchée d’entraînement (un même équipement est signalé dans la forêt de Blois pour le 113e RI).

Création d’un parcours mémoriel

Résultat d’un travail collectif coordonné par François Dallemagne, Président de la Société savante le Bugey, Christian Perrais, membre de l’association Abis, et la Ville de Belley, le parcours du Poilu du 133e RI sera accessible gratuitement toute l’année.

Les aménagements évoqués précedemmen, encore visibles aujourd’hui, sont au coeur du parcours mémoriel long de 2,4 km. La signalétique apposée le long du circuit sera en cohérence avec l’existant créé par la société Pic bois à Bregnier-Cordon.

A la signalétique directionnelle seront ajoutés des panneaux explicatifs et illustrés (dimensions 40 X 60 cm) qui décriront tout à tour le principe du parcours, la tranchée de combat, la butte et la tranchée de tir.

Des réalisations des élèves de l’école Jean-Ferrat et celles d’un artiste local, viendront agrémenter le parcours :

-Les élèves de CM2 d’Yves Péronnet ont travaillé sur une carte représentant les positions du 133e RI pendant la Grande Guerre. Elle sera reproduite en grand format (80 X 80 cm) sur une table (inclusion par vitrification).

-Les CM1 d’Agnès Gougeon, avec le concours de l’artiste Claudie Perrin, ont reproduit en couleurs les dessins effectués au charbon et au goudron par les soldats en casernement à Fort-les-Bans, à quelques kilomètres de Belley.

-La classe de CM2 (2013-2014) de Roseline Tréboz a, quant à elle, créé avec le soutien artistique et technique de l’artiste Geneviève Joannin, une sculpture interactive en bois, métal et cuir représentant un Poilu, sa femme, son enfant. Le visiteur est invité à s’asseoir sur le banc entre les sculptures puis à transmettre un courrier entre le Poilu et sa famille en écoutant le bruit de la guerre, et enfin à se regarder dans les verres en miroir du masque à gaz du Poilu.

Sur le banc, les élèves ont peint des extraits d’authentiques lettres de Poilus ainsi que leurs réflexions sur la Grande Guerre. Ils ont également réalisé des colombes en terre, symboles de paix, utilisées pendant la Grande Guerre pour transmettre des messages et prendre des photographies aériennes à l’aide d’un appareil fixé sur le corps.

-Gérard Salagnon, artiste plasticien belleysan, s’est inspiré des illustrations du livre sur le 133e Régiment d’Infanterie de Belley (Editions Montbarbon à Belley 1920) pour créer des silhouettes taille réélle en acier corten, positionnées en différents endroits du parcours, accentuant le sentiment de présence sur le site. Le cuivre contenu dans l’acier corten s’oxyde rapidement en surface. Ainsi, aux formes s’ajoute la rouille, patine souhaitée par l’artiste pour témoigner de cette guerre de feu, de fer et de boue. Chaque soldat se trouve dans une position correspondant à une fonction ou une action : monter la garde, creuser les tranchées, porter la soupe, marcher, attaquer, attendre, discuter, défendre, tirer…

Cinq silhouettes ont été réalisées par l’entreprise Morel à Belley, spécialiste en mécano-soudure et en découpe de métal au laser.

Le label centenaire

Le projet de parcours du Poilu du 133e RI a été labellisé « Centenaire » par la Mission nationale, tout comme 1 000 projets en France.

Ce label permet de distinguer les projets les plus innovants et les plus structurants pour les territoires. Il figureront sur le programme national officiel des commémorations du Centenaire et sont éligibles à un financement de la Mission du Centenaire.

L’exposition »Belley et le 133e RI dans la Grande Guerre »

L’exposition se déroulera du 4 au 14 novembre à la salle des fêtes. Résultat d’un travail collectif coordonné par François Dallemagne, Président de la Société savante le Bugey, Christian Perrais, membre de l’association Abis, et la Ville de Belley, elle sera composée de :

-20 panneaux grands formats informatifs et illustrés intégrant des documents d’archives, retraçant la vie du 133e et des civils durant la Grande Guerre. Réalisation : François Dallemagne et Christian Perrais.

-Des objets d’époque généreusement prêtés par des familles essentiellement belleysannes (plaque d’identité de soldat, livret de matricule, tableau, képi, projectiles, armes,…)

-Une partie de l’exposition « De la guerre à la terre » : conçue par des élèves de l’académie d’Amiens, elle se présente sous forme de grandes feuilles de papier avec des dessins réalisés à base de terre et accompagnés de textes qui relatent la vie des soldats sur le front et les champs de bataille (prêt UIAB).

► 6 panneaux sur la vie du 133e réalisés par les élèves de 4e10 (année 2013-2014) du collège du Bugey encadré par le professeur d’histoire-géographie Peggy Di Fabio (Les thèmes : les liens entre les habitants de Belley et le régiment / la vie du 133e RI en dehors des combats / l’arrivée du 133e RI à Belley et ses conditions d’installation / les équipements du 133e RI / la participation du 133e RI à la Première Guerre mondiale / les sites d’accueil du 133e RI à Belley.)

Chaque groupe a produit un panneau composé de copies de documents d’archives et d’un texte explicatif.

► 4 panneaux comprenant les reproductions en couleurs des dessins faits au charbon et au goudron par les soldats du 133e RI sur les murs de Fort-les-Bancs, représentant des soldats dans les tranchées, ont été réalisées par les élèves de CM2 de l’école Jean-Ferrat (année 2013-2014) et leur enseignante, Agnès Gougeon, en collaboration avec l’artiste Claudie Perrin.

► Maquettes réalisées par les élèves de CM2 d’Yves Perronet (école Jean-Ferrat) sur la vie en France au début du XXe et écriture de textes informatifs à partir de chroniques radio.

-6 panneaux sur le thème de la forêt et de la Grande Guerre (prêt ONF) : Les forestiers sous les drapeaux / La forêt militarisée / La guerre a soif de bois (construction d ‘ouvrages militarisés en bois) / Exploiter le bois en temps de guerre / Portrait de la forêt mutilée / La forêt, cicatrices et mémoire

► Reproductions miniatures des silhouettes présentes grandeur nature en forêt de Rothonne (Parcours du Poilu du 133e RI), imaginées par Gérard Salagnon, artiste plasticien, et réalisées par l’entreprise Morel de Belley

Horaires : Lundi, mardi, mercredi, jeudi et vendredi : 10 h -12 h / 15 h – 19 h

Samedi : 10 h – 13 h / 15 h – 19 h et Dimanche et jour férié : 10 h – 13 h / 15 h – 18 h

La cérémonie du 6 septembre

Le 6 septembre 2014, les armées ont organisé en partenariat étroit avec la Mission du Centenaire, un événement d’envergure intitulé « 100 Villes – 100 Héros – 100 Drapeaux » consistant à célébrer la mémoire des soldats sur 100 sites correspondant à des casernes ou quartiers à partir desquels les armées sont parties vers le front en août 1914. Dans chacune de ces 100 villes, un héros local et un drapeau régimentaire ont été mis à l’honneur lors de cérémonies concomitantes et déconcentrées.

Belley a été choisie avec 99 autres villes françaises de garnison, pour célébrer la combativité et la bravoure des valeureux soldats. Le 6 septembre de cette même année, il y a 100 ans tout juste, les troupes françaises remportaient la première victoire décisive de la Grande guerre marquant le début du sursaut national qui permit le rétablissement du front au terme d’immenses sacrifices. Parmi ces hommes, ceux du 133e Régiment d’Infanterie en casernement à Belley, essentiellement composé d’habitants de l’Ain.

Les héros

Au cours de la cérémonie, les autorités militaires ont mis à l’honneur un héros départemental, l’officier Joseph de Bonnefoy. La Ville de Belley a souhaité de son côté, évoquer un héros local, puisque natif de Belley, le Capitaine Laurent-Joseph Juvanon Du Vachat.

Laurent-Joseph Juvanon Du Vachat était ingénieur agronome, ancien conseiller général du canton de Lhuis (1895-1901), et né à Belley le 9 août 1868. Après avoir suivi sa scolarité au collège Lamartine, il étudie à l’Institut national agronomique (promotion 1891). Très attaché à sa province, il était l’un des membres les plus assidus de la Société savante Le Bugey. Capitaine de réserve, il se trouvait en 1914 dispensé de toute obligation militaire, mais il demanda à reprendre du service. Il rentra au 133e, qu’il rejoignit sur le front en novembre 1914. Après avoir passé huit mois dans les tranchées de Ban-de-Sapt (Vosges), il tomba mortellement frappé d’une balle à la tête, à l’assaut de la Fontenelle, le 8 juillet 1915.

Le drapeau

Le drapeau officiel du 133e RI a été transporté à Belley, accompagné d’une garde d’honneur. Le drapeau de l’époque 14/18 a été brulé lors de la retraite de juin 1940 afin de ne pas tomber aux mains de l’ennemi. Le 133 ayant été reconstitué en tant que régiment de réserve (en 1963 de mémoire) s’est donc retrouvé sans drapeau ; un nouvel emblème lui a été remis en 1981 lors d’une cérémonie au camp de La Valbonne. Suite à la dissolution du régiment en juin 1998, le drapeau a été transféré à Paris aux Invalides.

Contact organisateur : Ville de Belley – service culture, patrimoine, animation

Christine Bruyat

Boulevard de Verdun – 01300 Belley

Tél. 04 79 42 23 35 – culture@belley.fr

www.belley.fr

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