Au delà des palaces aixois de la Belle Epoque, l’architecture des années 60 et 70 a permis le développement de formes et de volumes pour le moins audacieux. Figure majeure de l’architecture prospective de cette époque, Chanéac a laissé derrière lui quelques réalisations surprenantes dans le paysage aixois.
Chanéac, né Jean-Louis Rey en 1931 à Avignon, s’oriente, en premier lieu, vers la peinture. En 1948, ses parents s’installent à Chambéry et, en 1951, Chanéac, étudiant à l’école du bâtiment de Grenoble, sort premier de sa promotion. Dès le début des années 60, ses idées et ses prototypes de cellules juxtaposables et superposables sont en rupture avec la conception classique de l’habitat. Les formes hexagonales, carrées, ovales ou rectangulaires proposées par le jeune architecte sont futuristes dans la lignée de Gaudi et Le Corbusier.
En 1969, ses travaux sont récompensés du Grand prix international d’urbanisme et d’architecture.
Installé dans la cité aixoise, Chanéac réalise des projets d’envergure dans toute la Savoie tels le plan de masse du site olympique d’Albertville ou encore le plan d’aménagement de Technolac.
Décédé en 1993, il laisse à Aix-les-Bains l’ensemble des trois bâtiments – Les mouettes, Les cygnes et Les roseaux – bordant l’esplanade du lac avec leurs perspectives surprenantes en diagonal et surtout sa maison familiale.
Bien caché à l’abri des regards, cet habitat-bulle à mi-chemin entre la maison de Barbapapa et un vaisseau extraterrestre est pour le moins insolite. D’une superficie de 250m², construite de 1974 à 1976, sur les indications de Chanéac, elle a été imaginée pour épouser le terrain pentu et offrir un rez-de-jardin. Totalement atypique, avec des parties enterrées, elle a la particularité d’une maison-bulle avec ses formes inhabituelles, arrondies ou ovales et des fenêtres assimilées à des hublots, semi-hublots et puits de lumière.
Lise Boisselier