Pharmacien de formation, Yves Yger a décidé d’entamer une traversée pédestre de la France, de Chambéry à Nantes à la découverte des jardins botaniques mais aussi des plantes trouvées en cours de route. Le périple de 900 km, intitulé Le Chemineau des Herbes, débutera le 31 mai prochain et s’achèvera le 3 juillet. Rencontre…
Comment est née votre passion pour les plantes ?
J’ai été pharmacien pendant 25 ans et j’ai un intérêt particulier pour les plantes depuis mon plus jeune âge. En arrivant à Chambéry, il y a une dizaine d’années, j’ai eu l’idée d’ouvrir une herboristerie, essentiellement pour prodiguer des conseils. Et, à côté de cela, j’ai, depuis de nombreuses années, une activité dans le spectacle vivant. Aujourd’hui, j’allie ma passion pour les plantes et mon goût du spectacle en proposant, entre autres, des promenades ludiques dans la nature et des spectacles autour de la botanique.
Le mois prochain, vous partez pour une traversée pédestre et botanique de la France. D’où est venue cette idée atypique ?
Je connaissais pas mal de jardins dans le centre de la France. Et puis, j’ai rencontré le directeur du jardin botanique de Nantes. A l’époque, j étais en contact avec Axel Kahn (scientifique, médecin généticien et essayiste français ndlr). Grand passionné de marche, il fait des traversées du pays à pied avec des étapes pour donner des conférences sur la génétique. Et, en parallèle, il écrit un blog au quotidien. L’idée m’est venue de faire la même chose, à mon niveau, avec des arrêts pour effectuer des animations fantaisistes botaniques dans les jardins et de tenir un blog, jour après jour. J’ai, alors, contacté les jardins que je connaissais déjà, et puis d’autres. Et l’itinéraire s’est mis en place. Je pars des Charmettes, un endroit important pour moi, que j’ai découvert, très jeune, par l’intermédiaire d’une citation de Rousseau.
Concrètement, comment s’organise votre voyage au quotidien ?
Je vais être hébergé, en partie, dans les endroits où je suis attendu et puis, pour les autres nuits, je pars avec une tente. J’aime l’idée d’être autonome et libre. Et je compte aussi sur des rencontres inattendues. Je laisse une place au hasard.
Y a-t-il une raison plus personnelle pour se lancer dans ce type de voyage ?
J’ai un vieil oncle, artiste, pour qui j’avais beaucoup d’admiration, enfant. Il y a quelques années, il m’a conseillé d’arrêter de faire semblant pour me consacrer à un projet qui me ressemblait vraiment. Je l’ai écouté et, aujourd’hui, j’ai envie, par le biais de ce voyage, de transmettre un peu de joie et de bonheur aux gens.