Les 21 et 22 Avril – Camping du Sougey – St-Alban de Montbel
Dimanche 22 : Thierry Boulin et Yves Monnier animeront une conférence : “Les plantes dans l’oeuvre de Rabelais”. Une conférence théâtralisée, comme une promenade dans les jardins de la Renaissance
Rencontre avec Yves Monnier
Pourquoi, comment vous est venue cette idée de thème : Les plantes dans l’oeuvre de Rabelais ?
« Professeur au MNHN* et directeur du laboratoire d’ethnobiologie-biogéographie, je travaillais sur les relations hommes/plantes dans le temps et dans l’espace. J’ai travaillé pendant 15 ans en Côte d’Ivoire avant de rentrer en France en 1980. Je me suis très tôt penché sur les écrivains qui parlaient plantes comme Zola par exemple. En relisant Rabelais je me suis aperçu que son texte était «rempli de plantes».
J’ai donc repris la lecture, 1 fois, 2 fois, 10 fois… en prenant des notes. Et l’année 1994, année anniversaire rabelaisienne j’ai monté une exposition au Jardin Botanique de Menton (propriété du MNHN) dont j’étais le directeur. Il y avait un petit catalogue totalement épuisé aujourd’hui (je n’en possède même pas un exemplaire). Et un jour on m’a demandé de faire une conférence sur ce thème de Rabelais et les Plantes. Et j’ai été de nouveau sollicité. C’était parti. Mais une conférence est toujours un peu triste. J’ai donc voulu la théâtraliser.
J’ai rencontré Thierry Boulin, comédien au conservatoire de Menton. Voilà.
Quel lien entre Rabelais et les plantes ?
Rabelais est un grand écrivain peut-être le plus grand écrivain français mais avant tout c’est un médecin, un très grand médecin qui connaît les plantes médicinales et qui a lu les grands auteurs du temps et notamment les arabes.
A l’université de Montpellier il avait étudié Avicenne qui avait été traduit en latin quelques années plus tôt.
Ce n’est donc pas une conférence sur l’écrivain Rabelais mais sur le docteur Rabelais.
Quel est votre but à travers cette conférence ?
François Rabelais, homme de la Renaissance écrit à un moment charnière de l’histoire humaine. Juste au moment de la rencontre entre le vieux monde et le nouveau. Rabelais est donc l’écrivain ayant connu la rupture. Il parle des plantes d’usage de l’Europe et il en parle pour la dernière fois avant l’arrivée des plantes américaines qui vont révolutionner nos goûts, nos assiettes et nos jardins. Rabelais écrit sur les plantes du vieux monde mais il sait déjà que le monde va changer.
Il annonce la nouvelle en citant 2 plantes américaines sans dire toutefois qu’elles sont américaines : la citrouille et le gaïac qui soignait la syphilis.
A quel public vous adressez-vous ?
C’est une conférence pour tous. Toutefois les citations sont parfois hard pour le très jeune public. Rabelais parlait clair et les mots ne lui faisaient pas peur.
On parle cul et couilles mais je crois que ça ne fait plus peur à personne. Donc on y apprend beaucoup de choses. C’est une révision pour les parents et un cours un peu plus approfondi qu’au collège pour les élèves.
Et tout le monde de rire car «le rire est le propre de l’homme ».
*MNHN : Muséum national d’Histoire naturelle