Pas moins de deux cents expositions à son actif, plus de quarante ans de carrière et toujours la même ferveur.
Du 4 au 12 avril dernier, Colette Sonzogni présentait à la salle des fêtes de Belley une sélection d’œuvres réalisées par l’artiste et quelques-uns de ses élèves. Peintures, sculptures, dessins… une étendue de talents à contempler sans modération !
C’est un tableau qui accroche le regard. Les couleurs chatoyantes, le mouvement, la lumière… Une peinture à l’huile, fruit d’un travail de plusieurs années. La “dentellière” de Colette Sonzogni emprunte à Wermeer sa figure mythique, à laquelle la peintre a apporté sa créativité. Un musée étranger, à la recherche d’artistes ayant introduit des tableaux connus dans l’une de leurs œuvres, pourrait même s’en porter acquéreur ; imaginez notre fierté !
Dans ses ateliers où se côtoient une cinquantaine d’élèves en tout, des plus petits aux plus grands, on connait son franc-parler, son exigence, mais aussi son enthousiasme pour tout ce qui touche à l’art. Colette Sonzogni le revendique :
« Quand on enseigne il faut de l’autorité, les gens viennent pour apprendre, ils veulent quelqu’un de compétent qui leur dise les choses. Mais on est libre de parler de tout, de rire, il n’y a pas d’interdit, personne n’a raison plus que l’autre ».
Proposer, sans imposer, telle est sa méthode. « En peinture la théorie est très abstraite, il faut avancer par approche, par suggestion, pour progressivement comprendre les lois de la couleur, de la composition, des volumes…. ».
Ne jamais décourager. Ainsi, nombre de ceux qui sont passés par ses cours ont embrassé des carrières artistiques aux styles très divers : design, création de costumes, professorat, graphisme…
« Les arts plastiques créent des passerelles vers des métiers incroyables, souvent réputés incertains, mais qui donnent beaucoup de bonheur. Ne dit-on pas que celui qui sait dessiner sait tout faire ? »
Au lendemain de son exposition, l’artiste se dit fière du travail de ses élèves : « Ils sont très fidèles. La régularité est capitale dans l’art, on n’apprend pas l’aquarelle en 3 mois, il faut se donner du temps pour évoluer ».
A la voir, on comprend que la passion qui l’anime est aussi son identité : « Mon métier n’est pas que de la technique, c’est aussi une philosophie de la vie. Parfois une thérapie. L’art est un révélateur, on lui confie ses secrets. C’est un questionnement permanent, on reste toujours jeune… ».
Fabienne Bouchage