28 ans à peine, Romain, jeune fromager aixois, a remporté le concours national des fromagers de France, le 22 janvier dernier à Lyon. Surpris de cette consécration récompensant le fruit de son travail, il revient pour Ballad’Ain sur son parcours.
Connu à Aix-les-Bains pour la qualité de ses produits mais aussi pour sa gentillesse et sa simplicité, Romain Guibert a ouvert sa boutique fin 2015.
Et pourtant rien ne le prédestinait à s’orienter vers ce choix professionnel, hormis peut-être son attrait gourmand pour le fromage.
Retour quelques années en arrière….
Après des études en communication, le jeune homme décide d’embrasser la carrière de journaliste. Dans le choix de ses articles, il tend naturellement vers ce qu’il aime et part à la rencontre de producteurs de fromages et affineurs.
L’idée de devenir fromager germe petit à petit en multipliant les contacts autour du métier. Après trois années de journalisme, il se rend compte que son attrait pour la profession décline et que sa passion pour le fromage reste toujours intacte. « En tant que journaliste, je travaillais avec mon ordinateur et mon téléphone et j’éprouvais l’envie de me déconnecter. Je souhaitais renouer avec la matière et l’artisanat » confie Romain.
En 2013, sa décision est prise, il se forme pour devenir fromager-crémier et passe son Certificat de Qualification Professionnelle.
En apprentissage puis salarié à Annecy, il se présente par curiosité en 2015 au concours national des fromagers organisé dans le cadre du Sihra, le rendez-vous mondial de la restauration et de l’hôtellerie. Malheureusement, il fait un hors-sujet. Les quatre épreuves de ce concours consistent à la préparation d’un plateau, une dégustation à l’aveugle, un questionnaire de culture fromagère et une découpe au poids avec emballage.
En début d’année, il se présente à nouveau au concours. « J’avais appris de mes erreurs passées, j’étais conscient qu’il ne fallait pas s’éparpiller et rester bien concentré » explique Romain « mais j’ai été très surpris de remporter le concours, je ne m’y attendais pas ».
Cette belle reconnaissance de ses pairs encourage le jeune homme à poursuivre dans sa voie et, pourquoi pas, à se présenter, dans quelques années, au concours du meilleur ouvrier de France.
Lise Boisselier