Dans les légendes celtiques, de nombreuses histoires mettent en scène des fées et autres créatures féminines.
Au Nord-Est de la Bretagne, la tradition veut qu’elles soient de belles personnes portant des habits de lumière, dont les couleurs disparaissent à mesure que l’on s’approche d’elles. Sur leur tête un bonnet en forme de couronne semble faire partie de leur corps. Elles sont visibles de nuit, pour les voir le jour il faut se frotter les yeux avec certains onguents. On les dit même immortelles…
Début avril, le « Gwenn-ha-Du » (drapeau breton blanc et noir) semblait flotter au-dessus de l’Intégral à Belley. La fée Nolwenn Leroy avait choisi de faire étape dans la ville, pour un concert acoustique très dépouillé, « où la voix est l’instrument premier ». Pas de tenue sexy ni de pose provocante, la belle, parée d’une robe soyeuse aux reflets mordorés, nous invite dans son univers feutré avec beaucoup d’élégance. Sa voix envoûtante et rare, tantôt cristalline, tantôt plus grave, revisite ses deux derniers albums (“Bretonne” et “O Filles de l’Eau”), dans un répertoire où instrumentations modernes et traditionnelles se côtoient. Artiste jusqu’au bout des ongles, la jeune chanteuse et instrumentiste si talentueuse pourrait paraître inaccessible. Mais il n’en est rien : pas de minauderies, elle est même désarmante de simplicité et de générosité.
Le public, ses « amis des jours de pluie », semblait comblé ; on se sentait tous un peu Breton de cœur ce soir-là…
Fabienne Bouchage